Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé sont au cœur d'une polémique. En cause, une vidéo où l’on entend des propos jugés racistes. Ceux-ci seraient lancés envers des agents administratifs asiatiques, ce qui a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux sous le hashtag #StopAsianHate.
La séquence serait filmée par le footballeur international français Ousmane Dembélé, à en juger par la voix derrière la caméra et qui n’est pas sur l’image, et montre Antoine Griezmann à qui parle l’auteur de la vidéo.
ah ouais ils sont comme ça Antoine Griezmann et Ousmane Dembélé ? #StopAsianHate pic.twitter.com/JJFBk6X0nZ
— 🏴🇪🇸 (@duatleti) July 1, 2021
Si Griezmann semble plutôt taciturne, laissant échapper une phrase inaudible, il tourne régulièrement la tête vers l’auteur de la vidéo, probablement Ousmane Dembélé.
Les footballeurs attendent visiblement que les employés de l’hôtel règlent la console pour qu’ils puissent jouer à PES.
«Toutes ces sales gueules pour jouer à PES mon frère, tu n’as pas honte», «Oh p*tain la langue», «Vous êtes en avance ou pas dans votre pays?», lance notamment la voix derrière la caméra, en rigolant.
Selon le South China Morning Post, les techniciens dans la vidéo ont été identifiés comme Japonais. Le journal révèle en outre que plusieurs versions de cette vidéo sous-titrées en japonais circulent sur les réseaux sociaux nippons.
Pour rappel, Antoine Griezmann a déjà été accusé de racisme quand il avait posté une image sur les réseaux sociaux où il était déguisé en basketteur noir des années 1980, portant une perruque afro et ayant la peau peinte en noir.
"Oh mais ça va, c'est pas un déguisement raciste, il a mis un smiley à la fin" pic.twitter.com/oe65I18vNq
— Karim Boukercha (L'autre). (@Karim_Boukercha) December 17, 2017
Les internautes ont alors dénoncé entre autres le «blackface» du footballeur français. Ce «blackface» est associé à des pratiques historiquement racistes, dans des films muets où des personnages noirs étaient caricaturés par des acteurs blancs, avec un maquillage souvent grossier.
Sous le feu des critiques, l'attaquant a vite effacé son tweet avant de s'excuser, précisant qu'il n'avait pas l'intention de nuire à qui que ce soit.
De quand datent les faits?
La vidéo publiée ce 2 juillet par un internaute a déjà été vue plus de 725.000 fois. Pourtant, le South China Morning Post date la vidéo en 2019 lors d’une tournée de préparation du FC Barcelone au Japon pour la Rakuten Cup.
Le racisme dans le foot
Le problème du racisme dans le football ne date pas d’aujourd’hui. Des scandales impliquant différents joueurs, voire des clubs, défraient régulièrement la chronique.
Notamment, Kenedy, footballeur brésilien de club anglais Chelsea, a été renvoyé chez lui en disgrâce après des vidéos où il a fait des commentaires sur un gardien de sécurité en Chine. Le Brésilien a supprimé ses messages d’Instagram mais le club s'est excusé auprès du peuple chinois à propos de l'incident à Pékin après avoir été la cible de l'Association chinoise de football.
Chelsea Football Club apology to Chinese people for player’s offensive social media posts https://t.co/lGanPiaJ6o
— Chelsea FC (@ChelseaFC) July 23, 2017
Un autre joueur, Neymar, la superstar du Paris Saint-Germain, était accusé de lancer des propos racistes lors du match PSG-OM du 13 septembre 2020. Lors de la rencontre, le Brésilien aurait insulté le joueur de Marseille Hiroki Sakai. La radio espagnole Cadena SER a analysé le mouvement des lèvres de Neymar lors d’un échange verbal avec le Japonais de l’OM, révélant entre autres la phrase «Chinois de merde». Neymar à son tour s’était plaint d’être lui-même victime de racisme lors de ce match entre les deux clubs rivaux de Ligue 1, accusant Alvaro de l’avoir traité de «singe». Toutefois, la commission de discipline a constaté une «absence de fiabilité» du rapport d'expertise et une absence de «corrélation» entre les auditions des deux joueurs. Aucun des joueurs n'a été sanctionné.
L’Euro 2020 n’a pas fait exception et a aussi été marqué par des histoires à caractère raciste. Et ce n’est pas toujours les joueurs qui tiennent des propos racistes, car parfois ils en sont la cible aussi.
Le 19 juin, Paul Pogba et N'Golo Kanté avaient ainsi été visés par des cris de singes à Budapest, lors du match entre la France et la Hongrie, selon L’Équipe.
Quelques jours plus tôt, l’Autrichien Marko Arnautovic avait été soupçonné d’insultes raciales lors d’un match contre la Macédoine du Nord, avant d’être finalement blanchi de cette accusation par l’UEFA, qui l’avait simplement suspendu pour mauvais comportement.