L’Assemblée nationale a étudié le 17 juin le sujet du calcul de l’Allocation adulte handicapé (AAH) pour les personnes en couple, notamment la possibilité de ne plus considérer les revenus du conjoint pour ce calcul. Opposé à cette mesure, le gouvernement a eu recours au vote bloqué, empêchant celle-ci de passer. Plutôt que la «déconjugalisation», l’exécutif propose de changer le mode de calcul de la prise en compte des revenus du conjoint.
En lieu et place, les députés ont voté un abattement forfaitaire de 5.000 euros.
Ainsi, marié depuis 39 ans, un couple du Tarn dit être obligé de divorcer pour toucher une meilleure allocation adulte handicapé, rapporte La Dépêche du Midi.
Selon le quotidien, l’époux, handicapé depuis 10 ans à cause d’une maladie neuromusculaire indéterminée, espérait depuis des années que les revenus de son épouse ne soient plus pris en compte dans le calcul de son allocation.
«On ne faisait qu’attendre cette décision qui ne venait pas, a-t-il dit auprès du média. Aujourd’hui on sait qu’elle ne viendra plus. On ne fait que survivre. L’aménagement du véhicule, c’est 29.000 euros et il reste à notre charge 9.000 euros. J’ai dû faire un emprunt que je dois payer tous les mois».
C’est la raison pour laquelle il a décidé de se séparer légalement de sa femme pour obtenir une allocation plus conséquente et pour «ne plus peser financièrement» sur son épouse.
Réclamations de l’individualisation de l’AAH
Dans la foulée, le 1er juillet, dans certaines villes françaises, par exemple en Bretagne à Rennes, Lorient et Saint-Brieuc, des personnes ont manifesté pour demander la suppression de la prise en compte du revenu du conjoint dans le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH), rapporte Ouest-France.
A #Saintbrieuc une trentaine de personnes handicapées se mobilisent pour la déconjugalisation de l’AAH, un « die in » (simulation de mort imminente) devant la mairie #cotesdarmor pic.twitter.com/FRZCgWnXPZ
— Soizic Quéro (@SoizQuero) July 1, 2021
Manifestation nationale prévue
En outre, d’après le site de l’APF France handicap, une mobilisation nationale en faveur de l’individualisation de l’AAH aura lieu le 16 septembre.
La présidente de cette association, Pascal Ribes, a adressé une lettre publique au Président de la République, lui rappelant ses promesses du 11 février 2019 lors de la Conférence nationale du handicap:
«Lors de votre allocution à la Conférence nationale du handicap le 11 février 2019, vous aviez fixé un objectif: “permettre à chacune et chacun de vivre une vie digne, une vie libre”; “continuer à aller sur le chemin de l'allocation digne pour toutes les personnes en situation de handicap”; “l'ouverture des nouveaux droits pour les personnes en situation de handicap: le droit de se marier, de se pacser, de divorcer”».