Statues royales renversées au Canada suite à la découverte de corps d’enfants autochtones

© REUTERS / SHANNON VANRAESDes statues des reines Victoria et Elizabeth II renversées
Des statues des reines Victoria et Elizabeth II renversées - Sputnik Afrique, 1920, 02.07.2021
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Les statues des reines Victoria et Elizabeth II ont été renversées et endommagées au Canada le 1er juillet, jour de fête nationale. Ces actes ont été déclenchés par une nouvelle découverte de centaines de tombes d’enfants autochtones non identifiés.

Suite à la découverte sinistre de centaines de tombes d’enfants autochtones au Canada, des manifestants ont renversé puis défiguré ce jeudi des statues des reines Victoria et Elizabeth II, informe la chaîne télévisée CBC. Cette action devant l’Assemblée législative du Manitoba a eu lieu le jour de la fête du Canada, célébrant sa confédération le 1er juillet 1867.

Vêtus de T-shirts orange en hommage à ces enfants, les manifestants ne sont pas arrêtés à faire basculer les monuments. Ils ont ensuite recouvert la représentation de la reine Victoria d’un drapeau du Canada, sur lequel ils avaient inscrit en anglais: «Nous étions des enfants autrefois. Ramenez-les à la maison».

Sur la vidéo, les manifestants, qui ont attaché des cordes à la statue, la font tomber de son socle en scandant «Pas de fierté dans le génocide!». Quand elle se retrouve à terre, la foule éclate en applaudissements.

Un homme a été arrêté lors de cette manifestation, selon CBC News. Le média précise que la police a observé mais n’est pas intervenue, sauf qu’à un moment ils ont immobilisé un homme. Lors de cette interpellation, quelques projectiles ont été lancées en direction des policiers. Toutefois, la chaîne de télévision explique manquer de détails pour clarifier le motif de cette arrestation.

Le chef de la police Danny Smyth a dit lors de la conférence de presse tenue ce vendredi 2 juillet qu’une enquête concernant ce renversement était en cours. Il a ajouté qu’un homme de 51 ans avait été interpellé en marge de la manifestation pour avoir endommagé un véhicule et agressé un policier. Il n’a pas précisé s’il s’agissait d’une seule et même personne.

La réaction du Premier ministre

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a condamné ce vendredi la vague de vandalisme et d'incendies criminels visant des églises catholiques partout au Canada, affirmant que ce n'était pas la solution au traumatisme causé par les découvertes macabres dans les pensionnats.

Après avoir visité un centre de vaccination à Ottawa, M.Trudeau a déclaré qu'il y avait «une montée de l'intolérance, du racisme et de la haine partout dans le pays», détaille CBC News.

«Il est inacceptable et injuste que des actes de vandalisme et des incendies criminels soient observés dans tout le pays, y compris contre les églises catholiques», a-t-il déclaré aux journalistes.

Justin Trudeau a dit comprendre la colère ressentie par beaucoup partout dans le pays depuis que plusieurs Premières Nations ont signalé avoir trouvé des tombes non marquées dans d'anciens pensionnats, mais il estime que mettre le feu aux églises est une erreur.

Une découverte sinistre

Toute cette agitation intervient suite à une réaction intense des communautés des Premières Nations à la découverte de centaines de restes d’enfants dans d’anciens pensionnats.

Après les découvertes de Kamloops en Colombie Britannique, et de Marieval dans le Saskatchewan, un troisième endroit avec des dépouilles d’enfants autochtones a été mis au jour. Pas moins de 182 tombes non identifiées ont été découvertes près d'un ancien pensionnat pour enfants autochtones à Cranbrook, en Colombie Britannique (ouest canadien), avait annoncé la Première Nation de Lower Kootenay.

Le système des pensionnats autochtones a été créé dans les années 1880 par l'Église catholique et le gouvernement fédéral, qui les ont fait perdurer pendant plus d'un siècle.

Durant cette période, 150.000 enfants autochtones ont été placés de force dans 139 pensionnats à travers le Canada, où ils ont été coupés de leur famille et de leur culture.

En 2015, une commission nationale d’enquête a qualifié ce système de «génocide culturel».

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