En septembre dernier, un mois avant l’assassinat de Samuel Paty, un élève de 16 ans du collège Bellevue, à Toulouse, s’est indigné de l’exposition de statues grecques nues lors d’un cours d’arts plastiques. Plus tard, il a tenu des propos relevant de l’apologie du terrorisme, rapporte Libération. L’élève n’a toutefois pas été exclu de l’établissement.
2/2: le conseil de discipline a décidé que cet élève serait dispensé de cours d’arts plastiques jusqu’à la fin de l’année. Prof non soutenue, y compris par une grande partie de ses collègues, parce que le gamin dans ce collège bourgeois vient du Mirail…
— Fatiha Agag-Boudjahlat (@AgagBoudjahlat) June 26, 2021
L’information avait d’abord été relayée par l’enseignante et essayiste laïque Fatiha Agag-Boudjahlat. Selon elle, l’élève aurait déclaré «que les frères Kouachi avaient eu raison» [les terroristes auteurs de l’attentat contre Charlie Hebdo, ndlr]. Elle affirme ensuite que le conseil de discipline «a décidé que cet élève serait dispensé de cours d’arts plastiques jusqu’à la fin de l’année», des faits confirmés par le rectorat de Toulouse auprès de La Dépêche du Midi.
Après vérification par son service CheckNews, Libération assure que l’élève a été sanctionné d’une «exclusion définitive avec sursis». «Ce n’est pas une mesure laxiste», commente dans le quotidien Christophe Manibal, responsable Haute-Garonne du syndicat national des enseignants de second degré, «au moindre nouveau fait, l’élève est exclu».
Gestion de l’affaire
Selon lui, l’établissement a pris les choses au sérieux, en particulier «au retour des vacances d’automne, au mois de novembre», soit juste après la décapitation de Samuel Paty. Le conseil de discipline en question a eu lieu le 19 novembre. Un référent «Valeurs de la République» a été envoyé sur place par l’inspection académique de Haute-Garonne. L’équipe enseignante a bénéficié d’une formation «sur la prévention de la radicalisation», assure le rectorat de Toulouse à Libération.
L’élève en question a également été interrogé au commissariat de Toulouse, à la suite de quoi une ordonnance de non-lieu a été prononcée pour les faits d’apologie du terrorisme. L’élève a poursuivi sa scolarité dans ce collège, où il n’a plus posé «problème depuis», tandis que l’enseignante a obtenu une mutation, précise Libération.
Incidents signalés
Plusieurs faits d’apologie du terrorisme ont secoué des établissements scolaires depuis l’assassinat du professeur d’histoire-géo, le 16 octobre. Lors de la minute de silence en hommage à ce dernier, le 2 novembre, quelque 800 incidents avaient été recensés, selon le ministère de l’Éducation. Parmi ces signalements, 17% relevaient de l’apologie du terrorisme et 40% étaient des contestations ou de la provocation liées à cet hommage.