Alors que la majorité tente de digérer ses échecs aux dernières régionales, où elle n’a pas passé la barre des 7%, une vidéo est remontée à la surface sur Internet, qui remet du sel sur les plaies.
Datée de janvier 2019, elle montre Marlène Schiappa railler le score de Benoît Hamon à la présidentielle précédente, sur le plateau de France 2. Le candidat PS avait alors péniblement rassemblé 6,4% des suffrages. Un score sur lequel la Marcheuse ne manque pas d’appuyer, le mettant en miroir avec la victoire d’Emmanuel Macron.
Présent sur le plateau, Benoît Hamon reçoit alors le soutien inattendu de Rachida Dati, qui tempère l’enthousiasme de l’ancienne secrétaire d'État à l'égalité femmes-hommes.
«Vous avez dit tout à l'heure: "Vous avez fait 6%", en montrant du doigt. Mais on est tous passés par des 6%! Ça va peut-être vous arriver un jour, donc il faut être humble là-dessus et très modeste», explique ainsi Rachida Dati à Marlène Schiappa.
#regionales2021#electionsregionales2021
— Najette 🧕☂️ (@Khaltibesara) June 21, 2021
Rachida Dati avait prévenu Marlène Schiappa qu'un jour elle allait faire
6 % quand elle taclait Benoît Hamon sur son score au présidentiel. pic.twitter.com/33sXqdGOok
Des propos qui prennent évidement une résonance nouvelle, à l’aune des derniers résultats électoraux. Marlène Schiappa y trouvera peut-être matière à philosopher, ayant elle-même concouru pour la liste de Laurent Saint-Martin en Île-de-France, qui n’a recueilli que 9,62% au premier tour.
Maire du VIIe arrondissement parisien et moins en vue depuis quelque temps, Rachida Dati était d’ailleurs retournée à l’offensive contre la majorité, à l’occasion de ces régionales. Ce 21juin, l’ancienne garde des Sceaux avait ainsi reproché aux personnalités LREM d’être «des traîtres de gauche et des traîtres de droite», et de ne pas avoir de doctrine ou de ligne claire, sur France Inter.
.@datirachida : "Dans une démocratie, qu'il y ait une droite et une gauche, c'est très sain. En Marche, c'est quoi ? Des traîtres de gauche, des traîtres de droite, c'est ça, ce parti!" #Régionales2021 #le79Inter pic.twitter.com/Fw8A68ReTW
— France Inter (@franceinter) June 21, 2021
L’arrogance de LREM?
Au-delà du retour de bâton, plusieurs internautes ont vu dans cette séquence entre Dati et Schiappa l’illustration d’une certaine forme d’immodestie, voire d’arrogance. Des critiques souvent essuyées par la majorité.
Fin mars, Emmanuel Macron avait lui-même suscité un tollé en déclarant n’avoir «aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec» à propos de sa gestion de la crise sanitaire et des différents confinements. Le Président avait été repris de volée par l’opposition, le numéro deux du RN Jordan Bardella lui reprochant par exemple un comportement «profondément humiliant et infantilisant» sur BFM TV, alors que la sénatrice EELV Esther Benbassa ironisait sur l’«homme qui ne doute jamais».
« Je n’ai aucun mea culpa à faire, ni aucun remords, ni aucun constat d’échec. » #Macron, l'homme qui ne doute jamais. J'ignore si quelqu'un d'autre aurait pu faire mieux. On nous aurait peut-être au moins épargné tant d'arrogance. Le #COVID19 a fait 93 405 morts en France.
— Esther Benbassa 🌻 (@EstherBenbassa) March 26, 2021
Les petites phrases du chef de l’État, qualifiant les Français de «Gaulois réfractaires» ou glissant à un horticulteur en recherche de travail: «Je traverse la rue et je vous en trouve» en 2018, ont également pu alimenter cette impression d’arrogance.
Après la crise des Gilets jaunes, le président du groupe LREM à l’Assemblée, Gilles Legendre, avait également soulevé les moqueries en déclarant sur Public Sénat que les membres du gouvernement avaient «été trop intelligents, trop subtils» dans leur communication, notamment sur le pouvoir d’achat, ce qui avait pu susciter une incompréhension dans l’opinion.