Les heurts ont fait 13 blessés parmi les manifestants, selon des sources médicales palestiniennes, deux blessés parmi les forces de l'ordre selon la police, qui a procédé à trois interpellations.
L'échoppe, une boucherie tenue par un Palestinien, Harbi Radjabi, à proximité de la mosquée Al Aksa, troisième lieu saint de l'islam dans la vieille ville de Jérusalem, a été rasée par un bulldozer escorté par la police.
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, capturée par Israël en 1967, la capitale d'un futur Etat. Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale, ce que ne reconnaît pas la communauté internationale, et encourage l'installation d'implantations juives dans des zones de la ville majoritairement palestiniennes.
Selon les habitants du quartier de Silwan, qui disent résider là depuis des décennies, certains avant même 1967, au moins huit propriétés sont visées par des arrêtés de démolition.
Les autorités israéliennes ont délimité cette zone pour créer un parc et estiment que les magasins et les habitations y ont été bâtis illégalement.
Selon le maire adjoint de Jérusalem, Arieh King, une vingtaine de bâtiments du quartier de Silwan - Shiloach selon le nom hébreu employé par les autorités municipales - sont destinés à être démolis. Une soixantaine d'autres bâtiments violent selon lui le plan d'urbanisme.
Les habitants palestiniens de Silwan déclarent qu'il est quasiment impossible d'obtenir des permis de construire et que les démolitions ont pour objectif de les chasser de Jérusalem, ce que dément Arieh King en assurant que la municipalité a délivré des centaines de permis pour des nouvelles habitations palestiniennes à Silwan.
La mairie avait donné aux Palestiniens de Silwan jusqu'au 28 juin pour détruire eux-mêmes les bâtiments construits illégalement.
Nader Abou Diab, qui a reçu ordre de démolir sa maison, craint la visite des inspecteurs municipaux. "Mes petits-enfants me posent des questions et je ne sais pas quoi leur répondre. Ce sont des enfants", dit cet homme âgé de 55 ans.
Son frère Fakhri assure avoir déposé à sept reprises une demande de permis de construire pour agrandir sa maison, mais avoir vu sa requête systématiquement rejetée.
La situation d'un autre quartier de Jérusalem-Est, Cheikh Jarrah, où plusieurs familles palestiniennes sont menacées d'expulsion, a été à l'origine de violents affrontements entre manifestants palestiniens et forces de sécurité israéliennes en avril-mai dernier.