Le dernier Rapport mondial sur les drogues, publié par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), relève en outre qu'au cours des 24 dernières années, la nocivité du cannabis a été multipliée par quatre dans certaines parties du monde, alors même que le pourcentage d'adolescents qui perçoivent cette drogue comme nocive a chuté de 40%, malgré les preuves que la consommation de cannabis est associée à une variété de méfaits, notamment sur la santé, en particulier chez les consommateurs réguliers à long terme.
"Une perception plus faible des risques liés à la consommation de drogues a été liée à des taux plus élevés de consommation de drogues, et les conclusions du Rapport mondial sur les drogues 2021 de l'ONUDC soulignent la nécessité de combler le fossé entre la perception et la réalité afin d'éduquer les jeunes et de préserver la santé publique", a déclaré la Directrice exécutive de l'ONUDC, Ghada Waly, citée dans un communiqué.
Mme Waly a signalé que le thème de la Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite de drogues de cette année, L'abus de drogues : en parler, c'est sauver des vies’ "souligne l'importance de renforcer la base de données factuelles et de sensibiliser le public, afin que la communauté internationale, les gouvernements, la société civile, les familles et les jeunes puissent prendre des décisions en connaissance de cause, mieux cibler les efforts de prévention et de traitement de la consommation de drogues, et relever les défis mondiaux en matière de drogues".
Selon le rapport, le pourcentage de Δ9-THC - le principal composant psychoactif du cannabis - est passé d'environ 6% à plus de 11% en Europe entre 2002 et 2019, et d'environ 4% à 16% aux Etats-Unis entre 1995 et 2019, tandis que le pourcentage d'adolescents percevant le cannabis comme nocif a diminué de 40% aux Etats-Unis et de 25% en Europe.
Le nouveau rapport montre aussi que les marchés de la drogue ont rapidement repris leurs activités après la perturbation initiale au début de la pandémie, une poussée qui a déclenché ou accéléré certaines dynamiques de trafic préexistantes sur le marché mondial de la drogue.
Parmi celles-ci, le rapport cite des expéditions de plus en plus importantes de drogues illicites, une augmentation de la fréquence des Itinéraires terrestres et fluviaux utilisés pour le trafic, un recours accru aux avions privés pour le trafic de drogues et une recrudescence de l'utilisation de méthodes sans contact pour livrer les drogues aux consommateurs finaux.
La résilience des marchés de la drogue pendant la pandémie a démontré une fois de plus la capacité des trafiquants à s'adapter rapidement aux changements d'environnement et de circonstances, selon la même source.