Environ 250 personnes, pour l'essentiel des familles originaires d'Afrique subsaharienne ou des mineurs, ont déployé les tentes pour s'y installer au moment où les cloches de la mairie sonnaient 20 heures, a constaté un journaliste de l'AFP.
«On réclame leur mise à l'abri parce que depuis deux, trois semaines, on ne s'en sort plus, notre réseau d'hébergement solidaire est complètement saturé. On a alerté la préfecture (de la région Ile-de-France), mais on n'a eu aucune réponse. On espère que la mairie (PS) va nous apporter son soutien», a déclaré sur place Kerill Theurillat, un responsable local de l'association Utopia56, à l'origine de l'action.
#SputnikVidéo | Un membre du collectif #requisition, qui a avec @Utopia_56 mené une action dénonçant la situation des migrants à Paris, s'exprime sur les buts de celle-ci pic.twitter.com/yAcLOgWxe9
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«Cette politique de non-accueil envers les personnes exilées est un choix. Tout est construit pour décourager ces personnes, aux dépens des valeurs européennes, de leur intégration et des droits humains», a abondé Maël de Marcelus, autre responsable d'Utopia56.
«On demande comme toujours une mise à l’abri inconditionnelle parce qu’on a des familles, des mineurs isolés étrangers, des mineurs qui n’ont pas encore fait de demande d’asile», a expliqué à Sputnik un membre du collectif Requisition.
«Ce soir ici on est entre 300 et 350 personnes et on sait que dans la semaine il va pleuvoir, on n’a pas les moyens, on ne peut pas les aider, on est obligés de passer par ce genre d’action pour une mise à l’abri immédiate», a-t-il ajouté.
#SputnikVidéo | Des tentes installées devant l’Hôtel de ville de Paris pour demander des solutions d’hébergement pour des migrants sans-abri, filmées dans la nuit du 24 au 25 juin
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«A la rue, notre enfant est toujours malade»
Sur le parvis, déjà occupé le 1er septembre dernier par une action similaire, Diabaté Bandiaba, une Ivoirienne de 29 ans installée dans une tente avec sa fille de deux ans, explique vouloir sortir du cycle d'hébergement pour une nuit «avant d'être remise dehors», qu'elle vit depuis six mois et le rejet de sa demande d'asile.
Plus loin, Agnini Kouamé, père d'une fillette de deux ans née en France, ne demande rien d'autre. «On cherche une solution plus longue. A la rue, notre enfant est toujours malade. On est ici parce qu'on n'a vraiment pas le choix», explique cet autre Ivoirien de 41 ans.
Dans une lettre datée de mercredi envoyée par la mairie de Paris à la préfecture de région et consultée par l'AFP, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge de l'accueil des réfugiés, Ian Brossat, attire l'attention de l'État «sur la situation des familles demandeuses d'asile sans solution d'hébergement à Paris, dont les signalements se multiplient».
«Pour ne pas laisser perdurer cette situation, au risque de voir se reconstituer des campements de grande ampleur tels qu'ils ont pu exister ces dernières années dans le nord parisien», a-t-il ajouté, «nous demandons qu'une prise en charge des familles puisse être réalisée dans les meilleurs délais».