Qui est exactement Naftali Bennett, le nouveau Premier ministre israélien qui a renversé Benyamin Netanyahou à une voix près, à la tête d’une coalition hétéroclite allant des partis proarabes à des partis de la droite dure?
«Beaucoup de gens en ont eu assez de l’ère Netanyahou, de ce que représentait ce pouvoir. Il y a eu une véritable soif de voir quelqu’un d’autre –peut-être plus honnête, plus naïf, plus simple– prendre les rênes d’Israël. C’est une sorte de nostalgie à l’égard de l’État d’Israël d’antan, d’autrefois, de leaders comme Ben Gourion connu pour sa droiture.»
Comment expliquer que Naftali Bennet, qui est à la tête d’un parti de droite nationaliste, a pu faire alliance avec un parti arabe? Ilan Greilsammer fait le parallèle avec les alliances en Europe, en Allemagne par exemple avec les démocrates-chrétiens et les socio-démocrates.
«Il arrive que des partis de droite, du centre et de gauche modérée décident de faire un bout de chemin ensemble. La vraie question est de savoir si ça marchera, si ça tiendra. C’est la première fois dans l’histoire récente de l’État d’Israël qu’un parti arabe, islamiste d’ailleurs, est associé au gouvernement. C’est une expérience intéressante.»
Ilan Greilsammer remarque que cela paraît curieux à beaucoup d’Israéliens de penser que Benyamin Netanyahou n’est plus le Premier ministre mais le chef de l’opposition. Pourtant, «idéologiquement, il n’y a pas une grande différence entre l’un et l’autre», considère-t-il. Pour lui, la coalition de Naftali Bennett est surtout une coalition «anti-Netanyahou»:
«Ce que beaucoup d’Israéliens attendent de ce gouvernement, c’est une amélioration de leurs conditions de vie. C’est le quotidien. Ce sont des domaines qui, sous Netanyahou, étaient complètement mis de côté: l’éducation, la santé… et bien d’autres choses latentes.»