Le 12 juin dernier, la tentative de décollage d’un lanceur porte-satellite iranien s’est soldée par un échec, rapporte CNN ce 23 juin. Des images satellites de la base de lancement Imam Khomeini, dans la province de Semnan, auraient permis au Pentagone de confirmer cette information auprès de la chaîne.
«L’US Space Command est au fait de l’échec du lancement de la fusée iranienne», a déclaré à CNN le lieutenant-colonel Uriah Orland, porte-parole du Pentagone.
Les raisons de cet échec et le stade auquel le décollage a échoué n’ont pas été précisés.
Des images datant du 20 juin montrent un regain d’activité autour du site, notamment des conteneurs de carburant, des véhicules de soutien et une plateforme mobile. Cela laisse penser, d’après des experts du Middlebury Institute of International Affairs (MIIS), que Téhéran s’apprête déjà à retenter l’expérience.
«Le fait qu’ils essaient à nouveau si rapidement en dit long sur l’importance du succès du programme spatial», a commenté pour le média Jeffrey Lewis, spécialiste du programme spatial iranien au MIIS.
Selon lui, le lanceur utilisé est le Simorgh, ce qui en ferait le quatrième échec de lancement consécutif. «L’Iran semble avoir des difficultés avec ce système spécifique», ajoute-t-il.
Démenti
Le ministre iranien des Télécommunications Mohammed Javad Azari Jahromi, cité par les agences Mehr et Associated Press, a démenti l’information de CNN dans la foulée. Il n’a toutefois pas fourni d’explications sur la supposée activité autour du site.
Programme spatial
À l’instar de son programme nucléaire, l’Iran a irrité l’Occident à plusieurs reprises à cause de son programme spatial. Ce dernier est soupçonné d’être un prétexte pour développer des missiles balistiques, dont la technologie repose sur celle des fusées.
En avril 2020, les Gardiens de la révolution avaient annoncé le succès du lancement du premier satellite militaire du pays, Nour. Washington avait alors appelé au respect de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu, selon laquelle l’Iran ne doit «mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques».
«Le programme balistique iranien est une source de préoccupation majeure pour la sécurité régionale et internationale. Il contribue à la déstabilisation de la région et à la montée des tensions», avait réagi la diplomatie française.