Le FSB révèle les «expériences médicales» commises par les nazis sur les prisonniers en Crimée occupée

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Des instruments chirurgicaux - Sputnik Afrique, 1920, 22.06.2021
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À l’occasion du 80e anniversaire du début de la Grande Guerre patriotique, le Service fédéral de sécurité (FSB) a déclassifié des documents qui témoignent du fait que lors de l’occupation de la Crimée, les criminels nazis ont utilisé des prisonniers de guerre comme cobayes lors d’expériences médicales.

Le 22 juin correspond à la Journée de la mémoire et du deuil en Russie. Il y a 80 ans, l’Allemagne nazie a attaqué l’Union soviétique, marquant le début la Grande Guerre patriotique (1941-1945) qui a coûté la vie à des dizaines de millions de Soviétiques. À cette occasion, le FSB a rendu publics des documents classifiés qui décrivent les atrocités commises par les criminels nazis en Crimée alors qu’elle était occupée par les troupes allemandes d’octobre 1941 à mai 1944.

Il s’agit notamment d’éléments d’une enquête menée à l’époque par le département de contre-espionnage de l’armée soviétique (SMERSH). Ce dernier a appris que des médecins allemands avaient effectué des expériences cruelles sur des civils et des prisonniers militaires.

L’enquête se réfère à Ivan Galkine, infirmier qui travaillait dans la morgue d’un hôpital allemand de la péninsule et assistait à deux pathologistes. Il affirme avoir vu des cadavres de prisonniers morts suite à des piqûres faites par l’un de ces médecins qui était spécialiste du système rénal.

«Deux cadavres ont été amenés de ce sous-sol, gravement enflés, ce qui est typique des maladies rénales», indique l’enquête.

M.Galkine a raconté avoir également trouvé près du sous-sol une lettre écrite par l’un des prisonniers.

«Nous sommes ici, voués à mourir, des expériences sont en cours sur nous, ils font des injections mystérieuses», cite-t-il du contenu de la lettre.

Des veines et des muscles retirés

En janvier 1942, M.Galkine a vu également dans la morgue les cadavres de deux jeunes hommes visiblement âgés d’environ 17 ans, habillés comme des civils. À proximité se trouvaient deux pots en verre avec des reins. Il a souligné que ces organes avaient été prélevés sur des personnes en parfaite santé.

«Ils ont vu parfois des cadavres non nettoyés et déshabillés. En plus des incisions habituelles pour enlever les reins, il y avait des incisions sur le cou le long de l’artère carotide et en dessous de l’artère sous-clavière. Des parties des veines et des muscles du cou étaient absentes. Ils ont vu, en plus des pots contenant des reins, d’autres pots avec des morceaux de veines et de muscles du cou ainsi que des restes de vêtements non brûlés dans le four», écrit un enquêteur dans son rapport.

D’autres témoins racontent que des chirurgiens allemands avaient détenu un groupe de 35 prisonniers de guerre soviétiques, à qui ils ont prélevé du sang.

«Les mêmes prisonniers de guerre ont été testés sur l’action de la tropacocaïne comme anesthésique. La tropacocaïne a été injectée dans la colonne vertébrale. Après les injections, une atrophie prolongée des extrémités s’est produite jusqu’à environ 20 jours», indique le document.

La Russie contre la glorification du nazisme

Ces documents ont été publiés alors que l’idéologie nazie trouve toujours des sympathisants de par le monde, y compris en Europe. La Russie continue de s’opposer à toute tentative de faire revivre cette idéologie et de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Ainsi, en décembre 2020, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution russe sur la lutte contre la glorification du nazisme. Le document a été approuvé par 130 pays, alors que les États-Unis et l’Ukraine se sont prononcés contre. Parmi les 51 États qui se sont abstenus lors du vote figurent tous les États membres de l’Union européenne et la Turquie.

Le 9 mai 2021, Jour de la Victoire, Vladimir Poutine a déploré l’existence d’«une foule de massacreurs rescapés et de leurs successeurs» et a condamné «les tentatives de réviser l’histoire, de justifier les traîtres et les criminels qui ont le sang de centaines de milliers de civils sur les mains».

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