Ce lundi 18 juin, deux jours après sa victoire, le nouveau Président iranien Ebrahim Raïssi, s’est emparé du dossier brûlant du moment.
Qualifié d’ultra conservateur par la presse occidentale, il a pourtant affirmé qu’il ne remettrait pas en cause les négociations intermédiaires entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire de son pays, qui se déroulent actuellement à Vienne. Une annonce qui illustre l’analyse de Bernard Hourcade, directeur de recherche émérite du CNRS. Géographe, ce spécialiste de l’Iran soutient en effet l’idée que les pourparlers de Vienne feront inévitablement renaître –dans les prochains jours ou semaines– l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 et abandonné par Trump en 2018.
Cet enjeu probablement écarté, Bernard Hourcade considère que le grand pari de la présidence d’Ebrahim Raïssi se portera donc sur les conséquences du retour américain dans le Plan d’action global commun (PAGC) et l’annulation des sanctions, notamment économiques, contre Téhéran. Dans un pays touché de plein fouet par la crise sanitaire, rendu exsangue par des décennies d’embargo, la population attend avec impatience le retour de l’Iran sur la scène internationale.
Mais, rappelle Bernard Hourcade, le développement économique de Téhéran, devrait être rendu possible grâce au retour de l’Iran sur le marché mondial… sous conditions. Raïssi doit en effet accepter de signer les règles de transparence financière du GAFI (Groupe d’action financière), obligatoires pour valider toute transaction bancaire internationale. Une ouverture qui pourrait être contrôlée et par étapes, afin d’éviter de faire exploser un système très verrouillé ou de déclencher une guerre interne entre les différentes corporations (clergé, Corps des Gardiens de la Révolution) contrôlant ce système.
Les projections régionales militaires de l’Iran seront-elles alors reléguées au second plan au profit d’une lutte politique interne? Plus d’informations dans ce nouvel entretien de Lignes Rouges.