Absence de bulletins de vote, manque d’assesseurs: des élus fustigent les conditions de vote des régionales

© REUTERS / CHRISTIAN HARTMANNÉlections régionales et départementales 2021 en France
Élections régionales et départementales 2021 en France - Sputnik Afrique, 1920, 21.06.2021
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Outre une abstention record, le premier tour des élections régionales françaises a été marqué par plusieurs dysfonctionnements liés à la distribution de documents ou au manque d’assesseurs. Des élus pointent la responsabilité du gouvernement.

Dimanche 20 juin, près de 68% des électeurs ont choisi de ne pas se rendre aux urnes pour le premier tour des élections régionales. Le précédent record d’abstention (50,09%) datait de 2010. Gérald Darmanin a qualifié ce niveau de «préoccupant». Jean-Luc Mélenchon a déploré qu’une «démocratie sans électeur n’est pas une démocratie», et déposera une proposition de loi fixant un «seuil minimum de participation pour qu’une élection soit valide».

Selon lui, cette abstention record s’explique également par les multiples dysfonctionnements observés autour du scrutin. Lors de son allocution dans la soirée de dimanche, il a mis en exergue le «matériel électoral qui n’est jamais arrivé dans les boîtes aux lettres» ou encore le retard d’ouverture de certains bureaux de vote.

Couacs dans l’organisation

En effet, à Marseille, là où M. Mélenchon a été élu député, 10 bureaux de vote n’ont ouvert qu’à la mi-journée. La mairie a indiqué avoir été confrontée «à un problème de mobilisation des assesseurs». «Le bureau de l’Assemblée nationale serait bien inspiré d’ouvrir une commission d’enquête sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé le vote», a ajouté le président du groupe La France insoumise (LFI).

Dans la commune de Cousolre (Nord), les bulletins de vote de la liste d’union de la gauche «Pour le climat, pour l’emploi», emmenée par Karima Delli, n’étaient tout simplement pas présents. Prévenue, la sous-préfecture d’Avesnes a fourni les bulletins manquant vers midi. C’est dans ce bureau de vote que s’était présenté plus tôt le garde des Sceaux Éric Dupont-Moretti, lequel n’avait visiblement pas remarqué l’absence des bulletins de son adversaire politique.

Contacté, le maire de Jeumont Benjamin Saint-Huile, candidat de la liste de Mme Delli qui a constaté l’absence de ces bulletins, ne nous a pas encore indiqué si un membre de la liste flouée allait déposer un recours.

Responsabilité du gouvernement?

Toujours dans le Nord, le député LFI Adrien Quatennens a lui-même constaté ne pas avoir reçu de propagande électorale par courrier. «Cela aggrave l’abstention. C’est scandaleux», a-t-il écrit sur Twitter. Les dysfonctionnements dans la distribution de documents tels que les bulletins de vote ou les professions de foi des candidats seraient imputés à l’entreprise privée Adrexo, sollicitée par le gouvernement.

Dimanche soir, sur TF1, le président des Républicains Christian Jacob a lui aussi fustigé ce problème qu’il estime «indigne d’une grande démocratie», pointant la «responsabilité énorme du gouvernement et du ministère de l’Intérieur». «Jamais il n’y a eu un tel cafouillage», a-t-il ajouté.

L’entreprise de distribution convoquée

Mercredi 16 juin, Gérald Darmanin avait déjà reconnu une mauvaise distribution de ces documents dans plusieurs communes. Il a indiqué que la société serait convoquée à la Place Beauvau et que son appel d’offres remporté serait remis en question. «Il ne suffit pas d’excuses ou de condamnations, il faut assurer la distribution de second tour dans des conditions parfaites comme dans toute démocratie digne de ce nom!», avait réagi le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

Dans un communiqué conjoint publié samedi 19 juin, l’Association des maires de France, l’Assemblée des départements de France et Régions de France avaient exprimé leurs inquiétudes quant à cette distribution. «La défaillance du service public national des élections est inacceptable et ne peut qu’alimenter l’abstention!», blâmaient-elles.

Dimanche, Marlène Schiappa a confirmé sur France 2 qu’Adrexo, mais aussi La Poste, seraient convoqués ce lundi au ministère de l’Intérieur pour ces dysfonctionnements constatés sur l’ensemble du territoire national.

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