Peu avant minuit, l’armée israélienne a indiqué que ses avions de combat avaient ciblé des positions du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza en représailles à des tirs de ballons incendiaires ayant déclenché une dizaine d’incendies dans le sud israélien.
L’armée a affirmé avoir ciblé un site militaire du Hamas et un site de lancement de roquettes, situés respectivement à Gaza City et à Khan Younès, ville du sud de cette enclave sous blocus israélien depuis près de 15 ans. Et des journalistes de l’AFP dans la bande de Gaza ont fait état de déflagrations.
Après ces frappes israéliennes, des militants de la brigade al-Qassam, branche armée du Hamas, «ont tiré à la mitrailleuse» vers des villages israéliens ceinturant la bande de Gaza et des drones patrouillant le ciel, a indiqué à l’AFP un responsable du mouvement.
Les sirènes ont retenti dans nombre de villages israéliens limitrophes de la bande de Gaza, mais l’armée israélienne a précisé que leur déclenchement «n’était pas lié à des roquettes» mais à des tirs depuis Gaza.
Il s’agit de la seconde série de frappes israéliennes dans la bande de Gaza depuis le début de la semaine et la fin de la guerre de 11 jours, du 10 au 21 mai dernier, avec le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, micro-territoire palestinien de deux millions d’habitants.
Ces affrontements avaient coûté la vie à 260 Palestiniens, dont des enfants et des adolescents, et à 13 personnes en Israël dont un enfant, une adolescente et un soldat.
Un cessez-le-feu fragile
Ces nouveaux échanges de tirs interviennent alors que l’ONU et l’Egypte tentent de consolider le cessez-le-feu fragile qui a permis de mettre fin à cette guerre-éclair, et à l’approche de la visite, prévue à partir de samedi, aux Etats-Unis du chef de l’armée israélienne, le général Aviv Kohavi.
Ce dernier doit se rendre notamment en Floride, au siège du Commandement militaire pour le Moyen-Orient, et reviendra avec ses interlocuteurs américains sur la guerre qui a opposé pendant 11 jours l’Etat hébreu et le Hamas.
Outre la reconstruction de l’enclave densément peuplée et sous blocus israélien, le chef de l’armée israélienne doit discuter avec ses homologues américains d’un possible accord d’échanges de prisonniers et de l’Iran, ennemi N.1 de l’Etat hébreu, qui entretient des relations privilégiées avec le Hamas.
En parallèle, le Hamas s’est dit ouvert à des négociations «indirectes» concernant un échange de prisonniers, Israël souhaitant rapatrier les corps de deux soldats tués en 2014 et de deux civils, entrés de leur propre gré à Gaza et détenus depuis.
Le retour des dépouilles des deux soldats sont un «prérequis à tout développement important» à propos de Gaza, a indiqué jeudi à l’AFP un responsable de l’armée israélienne.
Selon cette même source, M. Kohavi discutera des «violations par l’Iran de l’accord sur le nucléaire» iranien de 2015, duquel l’administration Trump s’est retirée en 2018 mais que le nouveau président américain Joe Biden veut remettre sur les rails.
«Nous devons nous préparer rapidement à un retour à l’accord sur le nucléaire iranien», a d’ailleurs soutenu cette semaine le nouveau chef de la diplomatie Yaïr Lapid, précisant «qu’Israël fera tout en son pouvoir pour empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire».
M. Lapid s’est entretenu jeudi avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, qui lui a réaffirmé le soutien américain envers «la sécurité d’Israël», a indiqué un porte-parole du Département d’Etat, Ned Price, dans un communiqué qui ne fait aucune allusion aux événements de la journée.
Les deux hommes ont aussi évoqué «l’importance» de la relation bilatérale entre leurs pays, «le besoin d’améliorer les relations israélo-palestiniennes d’un point de vue pratique», ainsi que le dossier iranien, précise-t-il.
Une page de l’histoire d’Israël s’est tournée dimanche avec la constitution d’un nouveau gouvernement mettant fin à 12 ans de règne ininterrompu de Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l’histoire de l’Etat hébreu.