Policier assassiné sur les Champs-Élysées: le principal accusé condamné à 10 ans de prison pour avoir vendu l'arme

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Rassemblement des syndicats policiers sur les Champs-Élysées devant la plaque commémorative de Xavier Jugelé, le 20 mars - Sputnik Afrique, 1920, 17.06.2021
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Dix ans de prison ont été décidés à l’encontre du principal accusé dans le procès concernant l’assassinat du policier sur les Champs-Élysées en 2017. L’auteur de l’attaque ayant été abattu sur place, l’homme qui comparait devant la justice est jugé pour avoir vendu l’arme à l’assaillant et l’avoir ainsi aidé à concrétiser son projet.

Le principal accusé au procès de l'assassinat en 2017 du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées a été condamné jeudi à 10 ans de prison assortis d'une période de sûreté des deux tiers par la cour d'assises spéciale de Paris, qui a écarté la qualification terroriste.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis 18 ans de prison contre Nourredine Allam, 31 ans, accusé d'avoir permis à l'assaillant Karim Cheurfi de «concrétiser son projet terroriste» en lui vendant le fusil d'assaut utilisé lors de l'attaque du 20 avril 2017.

Karim Cheurfi avait été abattu juste après par les tirs de riposte des policiers.

Au bout d'un délibéré de plus de huit heures, les cinq magistrats professionnelsь dont le président Laurent Raviotь ont estimé que le «simple fait de vendre une arme à un individu dangereux susceptible de tuer des policiers ne suffisait pas à caractériser la qualification terroriste».

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Ils ont aussi jugé que Nourredine Allam, condamné pour association de malfaiteurs criminelle, avait «les moyens» de savoir que Karim Cheurfi projetait de tuer des policiers.

Selon l'accusation, le projet de Karim Cheurfi était connu dans son quartier de Chelles (Seine-et-Marne), où habitait aussi Nourredine Allam, et il avait été condamné en 2005 à 15 ans de prison pour tentatives d'assassinat sur des policiers.

La cour a également estimé que l'assassinat perpétré par Karim Cheurfi relevait d'un projet terroriste même si ce dernier «a pu apparaître comme un déséquilibré».

Nourredine Allam, qui a nié les accusations portées contre lui pendant les deux semaines du procès, était le seul à être poursuivi sous la qualification terroriste.

Invité à prendre une dernière fois la parole jeudi matin, il a campé sur ses positions, expliquant qu'il «était impossible pour un père de deux enfants» de participer à une telle attaque.

«Ce procès a été très difficile pour moi. J'ai été coupé au début [dans ses explications, le premier jour, ndlr] : je n'ai pas dû dire les mots qu'il fallait, [j'ai] dû être maladroit. Je voudrais vraiment présenter mes condoléances à la famille du policier», a-t-il ajouté.

Autres condamnations

Trois autres hommes comparaissaient aux côtés de Nourredine Allam.

Yanis Aidouni et Mohamed Bouguerra ont été respectivement condamnés à six ans et cinq ans d'emprisonnement pour lui avoir vendu la kalachnikov. Le ministère public avait requis une peine de huit ans de prison à leur encontre. Yanis Aidouni était poursuivi pour acquisition, détention et cession d'arme, Mohamed Bouguerra pour détention et cession.

Le dernier accusé, le seul qui comparaissait libre, a été acquitté.

L'assassinat de Xavier Jugelé, à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, avait durci la fin de la campagne et replacé la lutte antiterroriste sur le devant de la scène alors que la France avait subi en 2015 et 2016 une vague sans précédent d'attentats.

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