À l’approche des débats de fond du procès des tourmenteurs de Mila, renvoyés au 21 juin, le ministre de l’Éducation a de nouveau apporté son soutien à l’adolescente le 15 juin à l’Assemblée nationale.
Jean-Michel Blanquer a dénoncé «un scandale au cœur de notre société» et s’en est également pris aux «forces de mort» qui menaçaient la jeune femme.
"#Mila est un scandale au cœur de notre société, parce qu'elle est seule et qu'elle est harcelée par les intolérants, par ceux qui représentent les forces de la mort", déclare @jmblanquer. "C'est la République la plus forte, la démocratie, qui doit être du côté du droit". #QAG pic.twitter.com/1fFiYXuzvr
— LCP (@LCP) June 15, 2021
«Elle est seule et elle est harcelée au travers des réseaux sociaux, en particulier par des intolérants, par ceux qui représentent les forces de la mort», a déclaré le ministre en pointant du doigt «ceux qui veulent faire taire la liberté d'expression, faire taire la démocratie, faire taire la République».
Il a ensuite indiqué que pour cette cause, il a apporté son soutien «dès le premier jour», «comme l'ensemble du gouvernement, comme à toute personne qui exerce sa liberté d'expression et qui est menacée pour cela».
«Malgré cela, les forces de mort réussissent des choses, au travers des réseaux sociaux en particulier», a-t-il souligné, alors que Mila, toujours la cible de harcèlement, a confié auprès de TF1 avoir un manque de liberté et de confiance en l’avenir.
«Nous souhaitons tous la fermeté vis-à-vis de ceux qui font les menaces de mort et qui font moins les malins quand ils sont au tribunal», a ajouté M.Blanquer à l'Assemblée en notant la nécessité de montrer que «la force est du côté du droit et de la République».
«Je ne vois pas mon avenir»
Cyberharcelée sous la forme de messages insultants et d’appels au lynchage depuis janvier 2020 pour avoir publié une vidéo où elle tenait des propos très critiques sur l’islam, Mila a regretté dans l'émission C à vous sur France 5 le 15 juin que tant de portes lui soient encore fermées à cause de cette affaire.
«Non, je ne me sens pas abandonnée», a réagi la jeune femme qui vit sous protection policière depuis la publication d'une première vidéo. Mais elle a affirmé toutefois «avoir du mal à se raccrocher [à ça, ndlr], parce que tellement de portes [lui, ndlr] sont fermées».
«Ce qui me fait paniquer, c'est que je ne vois pas mon avenir, a-t-elle déploré. Même les petits boulots étudiants, les petits boulots de merde c'est sympa, c'est de l'expérience [...] Ça, ce sont des portes qui me sont fermées. Au niveau scolaire, c'est fermé aussi, donc je me dis: “mais qu'est-ce que je vais faire?”.»
Elle a noté sur France 5 que les associations féministes ou LGBT «n’ont pas envie» d’exprimer leur soutien pour elle, en ajoutant qu’«ils essaient de trouver tout et n’importe quoi pour ne pas me défendre».
En outre, l’adolescente a dénoncé une forme de «lâcheté et de malveillance».
💬 « Les associations féministes ou LGBT n’ont pas envie de me soutenir (…) Ils essaient de trouver tout et n’importe quoi pour ne pas me défendre.»#Mila évoque une forme de "lâcheté et de malveillance", elle explique dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/Lqfap5uNm4
— C à vous / 6 à la maison (@cavousf5) June 15, 2021
«Je suis fière de me battre pour quelque chose que le pays dans lequel je vis a perdu», a dit la jeune femme, assurant être «fière de se battre pour éviter ça à d’autres personnes».
💬 « Je suis fière de me battre pour quelque chose que le pays dans lequel je vis a perdu (…) Fière de me battre pour éviter ça à d’autres personnes. »#Mila dans #CàVous ⬇️ pic.twitter.com/KyCAOeFpRr
— C à vous / 6 à la maison (@cavousf5) June 15, 2021
«Ce n’est pas seulement mon combat»
Elle a également déploré que «les gens n'[aie]nt pas envie de me défendre»:
«Ils n'ont pas envie de défendre quelqu'un qui est harcelé. Ils ont peur pour eux, ils ont peur pour leur réputation, ça c'est le plus important».
Le message de #Mila dans #CàVous ⬇️
— C à vous / 6 à la maison (@cavousf5) June 15, 2021
💬 « Ce n’est pas uniquement mon combat, c’est le combat de tout le monde, c’est le vôtre aussi ! » pic.twitter.com/lsWVOU4e2I
Selon elle, «с'est un raisonnement que je n'arrive pas à comprendre. Moi j'ai envie qu'on s'entraide».
«Quand les gens me disent par exemple "c'est ton combat", ce n'est pas seulement mon combat. C'est le combat de tout le monde. Je suis un être impuissant, je ne peux pas arrêter tout ça», a souligné l’adolescente.