Taxis volants: Hyundai veut un lancement aux États-Unis en 2025, l’Europe table sur les JO 2024 à Paris

© AFP 2024 ROBYN BECKUn S-A1, prototype d'un taxi volant de Hyundai et Uber
Un S-A1, prototype d'un taxi volant de Hyundai et Uber - Sputnik Afrique, 1920, 16.06.2021
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Hyundai cherchera à mettre en service les premiers taxis volants dans des aéroports américains dès en 2025, a annoncé le PDG Amérique du Nord du géant sud-coréen, José Muñoz. Un défi relevé par d’autres acteurs du marché émergent de la mobilité aérienne urbaine, y compris en France.

Le chef de file de l’industrie automobile de Corée du Sud, Hyundai Motors Group, s’efforce d’accélérer la réalisation de son projet de taxis volants pour le marché américain. Une annonce à ce sujet a été faite par le directeur général de la branche nord-américaine de Hyundai, José Muñoz, lors de la conférence Car of the Future (Voiture de l’avenir) 2021, organisée par l’agence de presse Reuters les 14 et 15 juin.

Interviewé par Reuters, M.Muñoz n’a pas exclu que sa compagnie soit prête à lancer les services des taxis aériens dans les plus grands aéroports américains dès en 2025, trois ans plus tôt que prévu.

Selon le chef de Hyundai en Amérique du Nord, sa société compte sur un potentiel énorme du secteur de véhicules volants.

«Nous voyons ce marché comme une opportunité de croissance significative», a ainsi déclaré José Muñoz à Reuters, ajoutant qu’il était «très confiant» en le développement de ces technologies.

M.Muñoz a également précisé à l’agence que Hyundai voudrait offrir ses services des véhicules volants non seulement pour transporter des clients mais aussi des livraisons commerciales et développer toute une infrastructure autour de ce type de mobilité.

Morgan Stanley estime que le marché potentiel total (TAM, total adressable market) de la mobilité aérienne urbaine pourrait atteindre en 2040 un trillion de dollars (environ 824,5 milliards d’euros) avec une croissance ultérieure jusqu’à 9 trillions de dollars (7.400 milliards d’euros) vers 2050.

Avec Uber et des expériences de la NASA

Pour gérer sa division de la mobilité aérienne urbaine (UAM, urban air mobility) avec un budget de 1,5 milliard de dollars (1,2 milliards d’euros), que Hyundai a créée en 2019, l’entreprise s’est assurée les services de l’ingénieur Jaiwon Shin, qui avait travaillé pendant 30 ans pour l’Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace des États-Unis (NASA), relate Reuters.

Ainsi, le colosse industriel sud-coréen a également décidé d’établir un partenariat avec Uber.

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Le résultat de cette coopération: un concept de taxi aérien Hyundai S-A1a, qui a été dévoilé au grand public en 2020 au salon Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Il s’agit d’un prototype d’aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical (eVTOL) avec une vitesse de croisière de 290 km/h à une altitude comprise entre 300 et 600 m et capable de parcourir jusqu’à 100 km. Devant être piloté dans un premier temps, Hyundai S-A1a est doté de quatre sièges pour les passagers.

«Notre vision de la mobilité aérienne urbaine révolutionnera le concept de transport urbain. Nous pensons que la mobilité aérienne urbaine dynamisera les communautés urbaines et permettra aux populations de gagner en qualité de vie. Nous sommes convaincus qu’Uber Elevate est le partenaire idéal pour mettre ce produit innovant à la disposition du plus grand nombre», a déclaré le chef de la division UAM de Hyundai, Jaiwon Shin.

Des concurrents moins optimistes

À part Hyundai, la conférence Car of the Future 2021 a rassemblé d’autres grands acteurs du secteur des véhicules volants, dont General Motors (GM), Toyota Motor Corp, Daimler AG et Geely, toutes les compagnies développant leurs propres projets dans le domaine, indique l’agence Reuters.

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GM, la plus grande compagnie d’automobile des États-Unis, a présenté son concept de Cadillac volante en janvier dernier, précise Reuters.

La vice-présidente de l’équipe d’innovation (Global Innovation Team) de GM, Pamela Fletcher n’était pas aussi optimiste concernant les délais de mise en service des taxis aériens que le responsable de son concurrent sud-coréen.

«Je pense qu’il s’agit d’un long chemin. 2030 est probablement un point d’inflexion commercial réel», a-t-elle précisé lors de l’événement. «Beaucoup de travail devra être fait sur le plan de la réglementaire ainsi que sur le plan [du développement, ndlr] des technologies actuelles», selon la représentante de GM.

Taxi aérien pour les JO de Paris?

La France n’est pas restée à l’écart quant à l’exploration de l’espace aérien afin d’améliorer la mobilité des Européens.

Le groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris), la région Île-de-France et la Régie autonome des transports parisiens (RATP) en partenariat avec le constructeur allemand Volocopter ont annoncé en septembre dernier la mise en place d'une filière de mobilité aérienne urbaine, avec dans le viseur, les Jeux olympiques 2024 à Paris.

«La crise sans précédent que connaît le transport aérien a conduit ces derniers mois à orienter les efforts de relance vers la transition environnementale du secteur: faire émerger une aviation décarbonée. Ce nouvel objectif constitue une véritable révolution industrielle qui entraîne l'ensemble de la filière aéronautique», a souligné ADP dans un communiqué.

Avec le soutien de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) et l'organisation Eurocontrol, le groupe ADP envisage dès cet été de tester à l'aérodrome de Pontoise un prototype de taxi volant électrique, VoloCity, conçu par Volocopter.

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