Paris: les Motards en colère prêts à se battre contre le parking payant «jusqu’à la dernière goutte de fioul»

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Une moto en ville. Image d'illustration - Sputnik Afrique, 1920, 16.06.2021
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Dès 2022, les deux-roues à moteur thermique paieront pour stationner à Paris. Les Motards en colère critiquent la mise en application d’une mesure promise par Anne Hidalgo lors de sa campagne. Ils comptent poursuivre la lutte «dans le champ légal».

«Tout ça fait beaucoup de bruit», vitupère contre les motos Anne Hidalgo, maire de Paris, à l’antenne de BFMTV lors de sa campagne. Actée ce mardi 15 juin, la décision de la municipalité de faire payer le stationnement des deux-roues à moteur thermique semble aussi nous promettre un sacré tintamarre!

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À partir de 2022, le stationnement à Paris sera payant pour les scooters et motos: entre 70 et 90 euros pour un abonnement mensuel. La mesure présentée par David Belliard, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge des transports et de la mobilité, irrite passablement Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Il épingle au micro de Sputnik les «élus de Paris très dogmatiques qui restent campés sur leurs idées». Selon lui, la mairie de Paris a les deux-roues motorisés (2RM) dans le collimateur depuis des années.

«On leur a expliqué que les 2RM présentent des avantages. Pour la pollution: on ne roule pas au diesel. On consomme très peu [de carburant, ndlr]: environs cinq litres pour 100 km. On prend très peu de place: trois ou quatre motos sur une place de parking voiture. Notre véhicule est occupé à 50% par le pilote et à 100% s’il y a un passager en plus.»

Rappelant que la circulation de 2RM «en Île-de-France représente 2% et 13-14% à Paris», le leader des motards indique également que, «sur un même trajet, la moto va rouler beaucoup moins longtemps, parce qu’elle  passe à travers les embouteillages». Un avantage qui a été remis en cause puisque, depuis le 1er février 2021, les conducteurs de motos et de scooters ne peuvent plus rouler entre deux files de véhicules. Un champ de bataille de plus pour la FFMC!

«Paris n’existe pas sans sa banlieue»

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Jean-Marc Belotti n’épargne pas les Parisiens. Il les juge très intransigeants. Surtout après la pandémie et son cortège de mesures restrictives! Le confinement a impacté la mentalité des Parisiens, estime-t-il. «L’intolérance s’est mise en place», la multiplication de pétitions des riverains «contre les terrasses provisoires» en est un des signes.

«Ces gens se sont habitués à une vie qui n’est pas la vraie vie. Rappelons-nous: ce mode de vie a fracassé des emplois. Il a fracassé des vies même! Si on veut un environnement silencieux avec du vert partout, on va habiter dans le Larzac, pas à Paris», rugit le militant.

Le coordinateur  des Motards en colère assure que la politique de mobilité parisienne, «voire d’immobilité à la mairie de Paris», engendre des «conflits entre les cyclistes, les motards, les piétons»… Et il accuse Anne Hidalgo de «mettre en place une gentrification de Paris» et de vouloir «protéger des élites parisiennes, pour que plus personne n’entre dans Paris pour gêner les Parisiens».

«Près de 900.000 de personnes, parmi les plus petits salaires, entrent à Paris tous les jours pour travailler. Ils travaillent pour Paris, mais ne gagnent pas des salaires décents. Ils n’ont pas les moyens d’habiter la capitale. Mais les Parisiens ont oublié que, sans la banlieue, ils ne peuvent pas exister», assure Jean-Marc Belotti.

Le stationnement payant pour les 2RM aura une incidence au-delà du trafic. «Ça va coûter environ mille euros par an», une somme à ajouter aux budgets. Aux budgets serrés.

Un deux-roues électrique n’est pas si écologique que l’on prétend

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Les deux-roues à moteur électrique échappent à la mesure municipale. Pour «une ville comme Paris, qui bouge, qui vit, qui travaille», cela pourrait être une solution. D’autant plus que, depuis que «la vraie vie reprend», les Parisiens «ne veulent plus de bruit».

«La municipalité plébiscite le véhicule électrique. Mais un véhicule électrique est propre juste à Paris. Là où on extrait les métaux lourds des batteries, ce n’est pas écologique et c’est même dangereux», démystifie Jean-Marc Belotti.

Et il suppose que «celui qui a un véhicule électrique dans Paris, finit par avoir deux véhicules»: l’un pour rouler en ville, l’autre pour «aller plus loin ou partir en vacances». Celui qui croit aux avantages des deux-roues incarnant «un mode de vie» –pour aller en vacances, travailler, s’adonner à ses loisirs– assure: «On ne se pliera à rien du tout!»

«On va continuer à se battre dans le cadre légal. On voit si on intente une action juridique. On va continuer les réunions avec les élus, s’ils veulent bien. On va manifester. Même si c’est peine perdue, on se battra jusqu’à la dernière goutte de sueur ou de fioul», conclut le coordinateur des Motards en colère.
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