Les autorités russes ne recourent pas aux assassinats et n’ont pas peur de l’opposition, a déclaré le Président Vladimir Poutine dans une interview à la chaîne de télévision américaine NBC dont le texte, traduit d’anglais en russe, a été publié ce lundi 14 juin par le Kremlin.
«Bien sûr que non. Nous n’avons pas pour habitude d’assassiner qui que ce soit», a répondu M.Poutine au journaliste qui lui demandait s’il avait ordonné que soit assassiné l’opposant Alexeï Navalny.
Selon NBC, le Président Biden a l’intention d’évoquer le sort de M.Navalny et celui d’autres opposants russes lors de sa prochaine rencontre avec M.Poutine à Genève, programmée pour le 16 juin. Le journaliste de la chaîne a demandé au Président russe pourquoi il avait peur de l’opposition.
«Qui vous a dit que l'opposition nous faisait peur ou que l'opposition me faisait peur? Qui vous l’a dit? Vous savez, c'est même drôle», a répondu M.Poutine.
Empoisonnement présumé et arrestation d’Alexeï Navalny
En octobre, l’opposant et blogueur russe Navalny, qui venait de se remettre d’un empoisonnement présumé, a accusé directement M.Poutine d’être responsable de ses problèmes de santé lors d’une interview accordée à l’hebdomadaire Der Spiegel en Allemagne.
Après son retour en Russie en janvier, M.Navalny a été arrêté pour avoir violé les conditions de son contrôle judiciaire dans le cadre de l’affaire Yves Rocher de 2014. La justice russe a commué sa peine avec sursis en deux ans et huit mois de prison ferme. En mars, les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à l’encontre de plusieurs hauts responsables russes considérés comme étant impliqués dans l'arrestation puis la condamnation d’Alexeï Navalny.
Commentant à NBC l’incarcération de M.Navalny, Vladimir Poutine a indiqué que toute personne qui se cachait derrière des activités politiques pour régler ses propres affaires, y compris commerciales, devait en répondre «de manière appropriée».
«Nous sommes prêts à continuer à poursuivre ce travail en identifiant tous ceux qui enfreignent la loi et dont les activités causent des dommages, y compris à l'image de la Fédération de Russie», a conclu le Président.