L'aviation de la flotte russe de la mer Noire, ainsi qu'un régiment de défense antiaérienne, ont commencé des exercices en Crimée dans le contexte de l'entrée prévue dans la mer Noire d'un destroyer américain.
Comme l’avait annoncé l’US Navy, le destroyer USS Laboon de classe Arleigh Burke a commencé la transition de la Méditerranée vers la mer Noire afin de mener des opérations visant à assurer la sécurité en mer. Les navires de cette classe sont armés de missiles de croisière Tomahawk et Harpoon, ainsi que d'antimissiles SM-3.
Lors des manœuvres, des avions russes Su-24M, Su-24MR, Su-30SM, AN-26, Be-12 et des hélicoptères s'exerceront à des missions de combat. Au total, une quinzaine d'unités de matériel aéronautique et une cinquantaine d'unités d’équipement militaire y participent. Leur objectif principal est de mettre au point la coordination des équipages et des batteries du régiment lors de l'organisation de la défense d'infrastructures importantes contre l'attaque aérienne d'un ennemi conventionnel.
Que font les USA en mer Noire?
La Russie condamne régulièrement les activités de l’Alliance à proximité de ses frontières occidentales. L’Otan, quant à elle, affirme vouloir «contenir l’agression russe» en envoyant navires, avions et drones de reconnaissance dans la région de la mer Noire.
L'armée ukrainienne entamera également le 28 juin des exercices navals en mer Noire avec les États-Unis, auxquels participent également d'autres pays de l'Otan. Baptisées «Sea Breeze», ils réuniront cette année 40 navires.
En avril dernier, après l’annonce par Washington de nouvelles opérations en mer Noire, Sergueï Lavrov a indiqué que, selon lui, les objectifs poursuivis par les Américains en Ukraine demeuraient un mystère.
«La réponse est très simple: nous y vivons, c'est notre pays. Mais ce que font les États-Unis avec leurs navires, leur personnel militaire, qui organisent constamment certaines activités de l'Otan en Ukraine, à des milliers de kilomètres de leur propre territoire, cette question reste sans réponse», a déclaré M.Lavrov.
Convention de Montreux
Afin d’assurer le passage des navires américains par le détroit du Bosphore, Washington a dû demander l’autorisation d’Ankara, comme le veut la convention de Montreux de 1936. Cette dernière interdit notamment à tout pays qui n’a pas accès à la mer Noire d’y laisser des navires de guerre plus de 21 jours, avec des restrictions en termes de classe et de tonnage. La Russie et l’Ukraine ont été naturellement désignés États successeurs du traité après la chute de l’URSS.