La lutte contre le trafic de stupéfiants a été érigée en priorité par l’exécutif, sujet encore plus brûlant après la mort du brigadier Éric Masson lors d’une intervention près d’un point de deal à Avignon. Gérald Darmanin a à son tour demandé dès 2020 aux forces de l'ordre de harceler les dealers et les points de ventes.
Ainsi, les policiers ont interpellé le 7 juin un homme de 58 ans qui s’était lancé dans la production de cannabis à son domicile de Fréjus, dans le Var, rapporte Actu17.
Selon le site, les policiers ont appris qu’une odeur suspecte émanait d’une villa située dans un quartier résidentiel du nord-est de la commune.
Les enquêteurs de la sûreté urbaine sont arrivés sur place avec un chien spécialisé dans la détection de produits stupéfiants. Les fonctionnaires ont trouvé dans le domicile 337 plants de cannabis et 13 kilogrammes d’herbe. Ils ont également saisi du matériel pour la culture indoor.
D’après le média, le propriétaire, connu des services de police, est arrivé un peu plus tard. Arrêté, il a été placé en garde à vue.
Après la perquisition 6,4 autres kilogrammes ont été découverts.
Les investigations sont en cours et permettront de déterminer si le mis en cause fait partie d’un réseau de trafiquants ou s’il vendait seul la drogue.
Des chiffres en hausse
Selon les dernières données officielles, en hausse «compte tenu de la modification des contraintes sanitaires», 3.153 trafics ont été constatés au cours du premier trimestre 2021 contre 2.706 sur la même période l’an dernier. Le nombre des trafiquants mis en cause est également en hausse sur la même période (3.559 contre 3.161 en 2020, soit +12,6 %).
Légaliser le cannabis
Dans un rapport publié en mai, une mission parlementaire transpartisane prône une légalisation régulée pour «reprendre le contrôle» face aux trafiquants et «protéger les Français». Cette stratégie s’inscrit aux antipodes de la politique menée par le ministre de l’Intérieur qui s’oppose à cette idée.
En outre, le 25 mai, une proposition de loi a été déposée dans ce sens.
L'idée centrale repose sur le fait qu'un cannabis légalisé, produit et commercialisé sous contrôle des pouvoirs publics, permettrait d'assécher les trafics et de mieux agir en matière de santé publique.
Mais le Président de la République y est fermement opposé en affichant une tolérance zéro.
De plus, un sondage Ifop publié début juin montre que les Français sont également majoritairement favorables à la dépénalisation de la consommation de cannabis. La légalisation sous contrôle de l’État est aussi plébiscitée (67%).