La tension ne semble toujours pas retombée entre Jean-Luc Mélenchon et les syndicats des forces de l’ordre. Le chef de file de LFI, remonté après le rassemblement policier du 19 mai devant le palais Bourbon, en a remis une couche sur France info.
Le député des Bouches-du-Rhône a de nouveau pointé du doigt ces qui, selon lui, «menacent les juges, les journalistes, les hommes politiques». Il a particulièrement insisté sur leur vision de la justice, alors que plusieurs syndicats de police avaient demandé une réponse pénale plus ferme vis-à-vis des délinquants, ces dernières semaines. Fabien Vanhemelryck, à la tête d’Alliance Police, avait d’ailleurs déclenché une polémique en déclarant lors de la manifestation du 19 mai: «Le problème de la police, c’est la justice».
«Les organisations policières ont obtenu l’autorisation miraculeuse de manifester devant l’Assemblée nationale pour crier leur haine de la justice, le jour où on débattait d’une loi sur la justice. Ça c’est de la perte de temps, c’est des débats à la noix», a ainsi déclaré Jean-Luc Mélenchon sur France info.
Il faut travailler à améliorer la technique policière. Le sujet n'est pas de s'en prendre à la justice. Nous sommes les seuls avec les insoumis à proposer un plan pour redéployer les moyens de la police d'une autre manière.#QuestionsPol pic.twitter.com/1trdhGazkE
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 6, 2021
L’élu a de nouveau fustigé des syndicats «factieux», terme qu’il avait déjà employé après la manifestation et qui lui avait valu les foudres de Gérald Darmanin. Sur BFM TV, le ministre de l’Intérieur avait alors dénoncé les propos «abjects» de Jean-Luc Mélenchon.
«On fait du tam-tam toute la journée»
Alors que des attaques contre des policiers, parfois mortelles comme à Avignon ou Rambouillet, se sont succédé ces dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a également reproché aux agents de trop en faire quant à leurs problèmes professionnels.
«On fait du tam-tam toute la journée sur la difficulté du métier de policier. On ne va pas dire que c’est un métier facile, mais ça finit par insupporter tous les autres, qui disent: “Pardon, mais on meurt plus dans notre métier du bâtiment que dans la police”. Il meurt quatre fois moins de policiers qu’autrefois», a ainsi affirmé Jean-Luc Mélenchon sur la radio publique.
Des chiffres difficiles à vérifier, rappelle Le Monde, l’État n’ayant clarifié que récemment sa communication sur les policiers morts en mission. Les données officielles remontent à 2012. Le quotidien vespéral estime néanmoins qu’il y en a 2,5 fois moins aujourd’hui que dans les années 1980.
Jean-Luc Mélenchon n’a cependant pas nié l’existence d’un «problème de violence dans les sociétés modernes». Il a insisté sur les «trafics d’êtres humains et de drogues», citant l’exemple des cartels dans certains pays étrangers. «Ça va commencer aussi chez nous», a déclaré l’élu, pessimiste.
Suite à la mort du brigadier Éric Masson, abattu lors d’une opération antidrogue, l’exécutif avait justement tenté de muscler son discours concernant le trafic de stupéfiants. Gérald Darmanin avait notamment promis des amendes de 135 euros pour les guetteurs. Ce 19 mai, le ministre de l’Intérieur avait également pointé du doigt Snapchat, qualifiant la plateforme de «réseau social de la drogue» et appelant ses dirigeants à prendre leurs responsabilités, sur France Inter.
.@GDarmanin : "@Snapchat doit arrêter d'être le réseau social de la #drogue" #le79inter pic.twitter.com/SfK2nczeLw
— France Inter (@franceinter) May 19, 2021