Le patron de Roscosmos a évoqué la «course à l’espace» entre différents pays lors de ses interventions au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF-2021), qui s’est déroulé en Russie du 2 au 5 juin. En parlant des défis actuels dans l’espace, Dmitri Rogozine a insisté sur l’utilisation de technologies spatiales pour assurer la sécurité écologique et de bonnes conditions d’habitabilité de notre planète.
«Un réseau orbital devrait être déployé à ces fins, ce qui permettrait d’évaluer des menaces écologiques existantes, des sources de ces menaces, des pays violant de manière flagrante l’équilibre [planétaire, ndlr]. Le Président américain Joe Biden a évoqué à plusieurs reprises que le sujet de surveillance écologique, le contrôle de la température sur la Terre, etc. devraient être une des priorités de la NASA. Cette thématique est plus d’actualité», a souligné le chef de l’agence spatiale russe.
Et d’ajouter que le sujet avait été «de façon surprenante» mis en exergue plus tôt au SPIEF-2021 par le Président russe, abordé par M.Rogozine avec son homologue américain Bill Nelson et fera d’ailleurs partie du programme de la conférence GLEX 2021 (Global space exploration conference), organisée du 14 au 18 juin prochain à Saint-Pétersbourg à l’occasion du 60e anniversaire du premier vol cosmique de Youri Gagarine.
Du «marketing» spatial
Le directeur de l’agence spatiale russe a critiqué en outre plusieurs détails techniques du projet de colonisation rapide de Mars, qui est promu par le milliardaire américain Elon Musk.
M.Rogozine a indiqué que la fenêtre de lancement d’un vaisseau spatial vers la Planète rouge ne s’ouvrait qu’une fois tous les deux ans, la durée d’un tel vol étant égale à neuf mois.
«Les gens dotés de compétences techniques réalisent que c’est absolument absurde», a lancé le directeur général de Roscosmos, soulignant cependant les succès de M.Musk en tant que commerçant.
«Le grand public est content. Un effet "wow". En réalité il n’y a rien derrière tout cela, sauf une bonne accroche marketing», a estimé Dmitri Rogozine.
Un «Elon Musk russe»?
En revanche, il a reconnu une importance croissante de réalisation des projets commerciaux dans l’espace, surtout pour assurer un financement complémentaire des recherches fondamentales dans le domaine. M.Rogozine a également noté le rôle de la compagnie SpaceX d’Elon Musk dans le déploiement de réseaux orbitaux.
À une question portant sur l’apparition prochaine d’un «Elon Musk russe», le directeur général de Roscosmos a affirmé croire qu’il «était déjà né» et qu’il ne serait pas seul.