Œuvre de l’artiste breton Jean-Marie Appriou, une sculpture de quatre mètres a débarqué devant la gare de Rennes dans la nuit du 3 au 4 juin.
L’animal de fer à deux têtes, de plus de deux tonnes, s’appelle Morvarc’h, inspiré du «cheval ayant le don de marcher sur l'eau du légendaire roi de Bretagne Gradlon», indique la mairie dans un communiqué.
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Présent à Rennes lors de l’installation, Jean-Marie Appriou précise que le «cheval c’est aussi le cheval de fer, le train, c’est le transport, c’est la puissance poétique et je voulais que cette nouvelle gare ait, comme ça, une icône qui soit intemporelle».
L’artiste est connu pour créer des personnages originaux, non conventionnels. Ses travaux ont été exposés au château de Versailles, à Central Park à New York, à Londres, Oslo, Zurich ou encore Vienne.
L’emplacement de l’équidé sur un promontoire «renvoie à l'image des glorieuses statues équestres, dans la grande tradition de la sculpture occidentale. Pourtant, il n'y a pas de héros sur le dos du cheval ni de piédestal sous ses pieds. Le voyageur peut l'approcher, le toucher et sentir la finesse du modelé de sa surface, comme si l'animal s'était lui aussi accordé un moment de repos, après un long périple», expliquent les autorités.
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Contactée par la rédaction, la mairie de la ville n’a pas pu donner d’autres détails.
«Pas une sculpture classique, mais il faut évoluer»
«Pas très accueillante pour les visiteurs», la statue «fait terriblement peur», ont estimé des citoyens dans les commentaires au-dessous des publications de la métropole de Rennes.
Certains se sont souvenus des cas de mutilations de chevaux l’été dernier dans le contexte de cette installation «cadavérique», alors que d’autres ont résumé: «Vive l’art, qu’il plaise ou non».
«Surprenant, et un peu triste. Un cheval c’est fier, c’est plein de muscles, et là il est comme en équilibre précaire, sur des pattes tordues. Attention, la structure est très belle et en attendant le train, on a le temps de l’admirer, mais je lui trouve l’œil triste», a confié à Ouest-France Micheline, qui était parmi les voyageurs qui ont découvert vendredi la statue.
«J’aime la finesse de ses pattes à la Dali. C’est sûr que ce n’est pas une sculpture classique, mais il faut évoluer», fait remarquer Pierre au quotidien.
La sculpture est l’une des sept œuvres prévues dans le cadre de la commande artistique de la ligne B du métro de Rennes.