Intervenant vendredi 4 juin en marge du Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a expliqué ce sans quoi la normalisation des relations entre la Russie et les États-Unis est impossible.
«L’essentiel à faire est de se respecter les uns les autres et de tenir compte des intérêts des uns et des autres. Au sens le plus large du terme», a-t-il signalé aux dirigeants d’agences de presse internationales en ajoutant que ce n’était pas une phrase creuse.
«Ce ne sont pas nous qui avons réduit les relations russo-américaines à l’état où elles se trouvent aujourd’hui. Ce ne sont pas nous qui l’avons fait. Nous n’avons entrepris les premiers aucun pas causant du tort aux relations russo-américaines», a-t-il rappelé.
L’existence de la Russie, la seule raison des sanctions US
Le Président russe a constaté que de nombreux actes des États-Unis avaient eu un impact extrêmement négatif sur les relations entre les deux pays, sans vouloir entrer dans le détail en prévision du sommet russo-américain du 16 juin à Genève.
«Il y en a suffisamment. Est-ce que ce sont nous qui avons introduit des sanctions contre les États-Unis? Les États-Unis nous ont frappé de sanctions et continuent de les introduire avec ou sans aucun prétexte. Pour la seule raison de notre existence. Mais il faut l’accepter. La Russie a été, est et sera tout comme les États-Unis qui sont et qui seront et qui jouent un rôle très important dans le monde.»
Biden, un politicien des plus expérimentés
Revenant sur ce prochain sommet, Poutine a hautement apprécié l’expérience politique de son homologue américain et a confirmé qu’il comptait sur les résultats positifs du sommet:
«À mon avis, le Président Joe Biden fait part des politiciens mondiaux les plus expérimentés. Parce qu’en des qualités différentes et pendant des périodes différentes il a personnellement participé pendant de longues années à la discussion et à la mise au point des décisions sur des questions qui revêtent de l’importance pour le monde entier et pour nos relations bilatérales. Je voudrais bien, je le répète, que notre rencontre se déroule dans un esprit constructif».
Un sommet sans ordre du jour fixe
Dans une interview accordée fin avril à Sputnik, le ministre russe des Affaires étrangères a signalé qu’en l’absence de changements dans les relations entre Moscou et Washington «on vivra […] dans des conditions pires qu’à l’époque de la guerre froide».
Mardi 1er juin, il a fait savoir que Moscou n’attendait pas de percée ni de décisions historiques à l’issue du sommet Poutine-Biden. Il a cependant souligné que des questions importantes devraient être soulevées par les deux Présidents, notamment sur les menaces que chaque partie voit à proximité, mais aussi dans le monde en général.
Le 25 mai, la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki a annoncé que Washington se préparait à une «conversation compliquée» entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Elle a précisé que les discussions porteraient sur la stabilité stratégique et la situation dans l’est de l’Ukraine et en Biélorussie.
Le porte-parole du Kremlin a fait savoir vendredi 4 juin qu’un ordre du jour fixé n’était pas prévu et que les deux chefs d’État s’entretiendraient en tête-à-tête, mais aussi en présence des membres de délégations et de conseillers.