«Zemmour au goulag et votre serviteur en Sibérie»: Pascal Praud dénonce les propos d’un proche de Macron

© AP Photo / Virginia MayoEric Zemmour
Eric Zemmour - Sputnik Afrique, 1920, 04.06.2021
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Le présentateur Pascal Praud a vivement réagi aux propos de l’eurodéputé LREM Stéphane Séjourné, lequel avait appelé la veille à davantage légiférer sur le temps de parole des «éditorialistes les plus engagés» en citant Éric Zemmour et la chaîne CNews.

«Stéphane Séjourné, député européen et conseiller politique du Président de la République, a ressuscité le ministère de l’Information», lance le présentateur de CNews Pascal Praud lors de l’émission L’Heure des pros jeudi 3 juin. Il y critique les propos de l’eurodéputé qui, la veille, s’était attaqué dans L’Opinion au temps de parole des éditorialistes «engagés».

«M. Séjourné regrette le temps de la censure comme il déplore l’époque du pluralisme», tacle Pascal Praud, rappelant que ce proche d’Emmanuel Macron a clairement visé la chaîne CNews et ciblé en particulier Éric Zemmour. Il a notamment suggéré de «compter dans le temps de parole des politiques les éditorialistes les plus engagés», dénonçant «l’hyper-éditorialisation» de certains programmes.

«On ne parle pas encore de rééducation ou de camp de travail mais nul doute que si on poussait un peu M. Séjourné dans ses retranchements, il enverrait Éric Zemmour au goulag et votre serviteur en Sibérie», poursuit l’animateur. Ce dernier dénonce ensuite l’absence de réaction de journaux de gauche comme Le Monde, Libération ou Télérama, persuadé qu’ils seraient montés au créneau si la même proposition avait été faite par Nicolas Sarkozy.

CNews attaquée

Lors de son entretien, M. Séjourné a estimé que les responsables politiques étaient moins mis en valeur que les éditorialistes qui les reçoivent. «Aujourd’hui, on se retrouve avec des bandes-annonces de programme où le présentateur est en vedette et le nom du responsable politique, en petits caractères», a-t-il dénoncé, citant Pascal Praud et CNews. Selon lui, certains programmes de la chaîne «participent à l’abaissement du débat politique français».

Il a ensuite fait un parallèle entre le traitement de l’information sur certaines chaînes d’info américaines qui auraient «favorisé l’élection de Donald Trump» en 2016, et la «politisation à outrance» de CNews, qu’il accuse de vouloir «renforcer des thèses extrémistes». CNews serait-elle une «Fox News à la française»? Roselyne Bachelot, ministre de la Culture et ancienne chroniqueuse du groupe Canal+, avait déjà tranché en mars dernier: «je pense que cette comparaison n’est pas recevable».

«Chaîne d’extrême droite»

CNews, qui ne cesse de gagner en popularité ces derniers mois, est dans le collimateur de nombreuses personnalités politiques, en particulier depuis l’arrivée du polémiste Éric Zemmour en octobre 2019. «Ce n’est plus une chaîne d’info mais une chaîne d’extrême droite, où se déversent tous les préjugés, les lieux communs, les logorrhées», estime auprès de l’AFP l’eurodéputé écologiste David Cormand.

«Autour de nos tables, il y a des opinions de tous bords, de l’extrême gauche à l’extrême droite. Il suffit de regarder l’antenne sans œillères pour s’en rendre compte», s’est défendu le média, également auprès de l’AFP. Début mai, la chaîne d’information a vu son audience dépasser pour la première fois celle de BFM TV. «CNews c’est la chaîne de 2022», prédit quant à lui un membre de la majorité.

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