«Pays de mécréants», «je vais décapiter la tête d’un gendarme»: un Marocain expulsé en urgence

© Photo Pixabay / FleimaxUne voiture de police
Une voiture de police - Sputnik Afrique, 1920, 04.06.2021
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Un individu soupçonné de préparer un attentat, après avoir proféré plusieurs menaces, a été expulsé vers le Maroc, rapporte Marianne. Une procédure rare, alors que les débats sur l’expulsion des délinquants et radicaux étrangers font rage.

Quelques semaines après l’attentat de Rambouillet, qui avait coûté la vie à une fonctionnaire de police, un individu ayant clamé vouloir s’en prendre aux forces de l’ordre a été renvoyé au Maroc, relate Marianne.

Âgé de 31 ans et domicilié dans les Alpes-Maritimes, l’individu avait fait parler de lui dès 2019. Il s’était notamment lancé dans un prêche improvisé sur le toit de sa voiture, en djellaba, à Cannes. Quelques mois plus tard, contrôlé avec un couteau à cran d’arrêt, il avait de nouveau fait montre de son radicalisme, déclarant aux policiers: «La France est un pays de mécréants qui ne méritent pas le respect dans le monde».

Le dénommé Khouya a finalement récidivé en avril dernier, dévoilant cette fois-ci des intentions criminelles, dans un supermarché de Mandelieu-la-Napoule.

«Je vais foutre le feu au magasin, les gendarmes et les policiers sont corrompus! […] Je vais décapiter la tête d’un gendarme et je vais la poser devant le magasin ou devant une gendarmerie!», a-t-il alors crié, comme le relate Marianne.

Placé en garde à vue suite à ces menaces, le forcené a ajouté qu’il souhaitait mourir en martyr. Cet incident, pour lequel il a été condamné à quatre mois de prison dont deux avec sursis, a attiré sur lui l’attention des services de renseignements. Ces derniers ont retrouvé des contenus en lien avec le terrorisme sur son ordinateur. Le trentenaire s’était notamment renseigné sur les moyens de faire sauter un tribunal.

Une expulsion rare

À sa sortie de prison, l’individu a finalement été placé en centre de rétention administrative, puis renvoyé dans son pays. Affirmant être arrivé en France à 15 ans grâce au regroupement familial, il était en réalité en situation irrégulière.

Ce type d’expulsion en urgence reste cependant une rareté en France. Dans le cas présent, elle est due à la menace que faisait planer l’individu, plus qu’à son casier judiciaire, comme l’explique un enquêteur à Marianne.

«Des hommes apparemment dérangés, en situation illégale, se promenant avec un couteau ne sont pas automatiquement expulsés […]. On a vu ici un cumul des dangers particulièrement préoccupant pour l’ordre public. Et puis il y a la demande de Beauvau de donner des réponses fortes, d’expulser…», déclare ce responsable de l’enquête.

Une volonté de Beauvau en phase avec la récente actualité. L’attentat de Rambouillet, commis par un Tunisien resté en situation irrégulière pendant 10 ans, avait notamment relancé les débats sur les expulsions.

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À cette occasion Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, avait exhorté à expulser tous les étrangers illégaux du territoire et à déchoir de leur nationalité les délinquants binationaux, dans un entretien au Point. Sur Europe 1, Valérie Pécresse avait pour sa part appelé à cesser de «nier le lien entre terrorisme et immigration», demandant elle aussi l’expulsion immédiate des clandestins.

L’exécutif semble sur la même ligne, à en croire ces récentes prises de décisions. En octobre, dans le sillage du meurtre de Samuel Paty, Gérald Darmanin avait ainsi ordonné l’expulsion de 231 étrangers fichés pour radicalisation. Début mai, le ministre de l’Intérieur avait également fait part de sa volonté de retirer le statut de réfugié à 147 individus radicalisés ou délinquants.

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