Paul Sugy: «L’antispécisme est la dernière étape d’un lent processus de déconstruction» - vidéo

© AFP 2024 JOSEP LAGOUne manifestation vegan contre la consommation de viande à Barcelone, décembre 2011
Une manifestation vegan contre la consommation de viande à Barcelone, décembre 2011 - Sputnik Afrique, 1920, 04.06.2021
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Accorder des droits fondamentaux aux animaux, arrêter toute forme d’exploitation: les «antispécistes», ces militants de la cause animale, se font de plus en plus remarquer dans le débat public. Mèneront-ils à bien leur révolution des rapports entre l’homme et l’animal, ou nagent-ils en plein délire? Explications avec le journaliste Paul Sugy.
«L’antispécisme va à l’encontre du sens le plus commun», assène Paul Sugy devant les caméras de Sputnik.

«Antispécisme». Vous avez sans doute déjà entendu ce mot, sans savoir exactement à quoi il renvoyait. Logiquement, «l’antispécisme» s’oppose, pour les militants de la cause animale, à ce qu’ils appellent le «spécisme», c’est-à-dire le fait d’opérer une distinction (une discrimination, selon eux) entre l’homme et l’animal sur la base d’une différence de nature entre les deux espèces. En septembre dernier, la mairie de Strasbourg mettait ainsi en place une «mission d’information et d’évaluation pour la gestion du rat en ville et des animaux liminaires dans l’habitat». Par «animaux liminaires», comprenez ces espèces qui vivent à proximité des humains sans être sauvages ni domestiqués. En l’occurrence, les rats et les punaises de lit. L’objectif de la ville de Strasbourg? Trouver des solutions face à ces nuisibles sans négliger la cause animale. Quitte à en passer par la «contraception» plutôt que l’éradication pure et simple des puces de lit. Marc Offsess, adjoint de la maire (EELV) de la ville, insistait ainsi sur la nécessité de ne plus considérer ces bêtes comme des nuisibles à exterminer afin d’essayer de «les comprendre». «Il faut changer de regard», plaidait-il dans les colonnes de 20 minutes.

Dans le même ordre d’idées, le journaliste et militant antispéciste Aymeric Caron recommandait d’éviter d’écraser les moustiques quand même ils nous piqueraient, au motif qu’il pourrait très bien s’agir d’«une mère [moustique] qui risque sa vie pour ses enfants en devenir». Non, ne riez pas.

Tout cela est en réalité très sérieux et participe, selon le journaliste Paul Sugy, auteur de L’extinction de l’homme: Le projet fou des antispécistes (Ed. Tallandier), d’une authentique «idéologie». Laquelle procéderait, selon lui, d’une «contestation radicale de l’idée d’une prééminence de l’humain au sein du vivant». Pis, selon Sugy, «l’antispécisme est la dernière étape d’un lent processus de déconstruction» entamé depuis plusieurs décennies au sein des civilisations occidentales.

«Pour l’antispécisme, la souffrance est une valeur morale absolue. Une civilisation qui n’a plus que pour seul objectif d’empêcher les individus de souffrir est une civilisation déjà morte intellectuellement et spirituellement», lâche Paul Sugy.
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