La France suspend les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes

© AP Photo / Mohamed SalahaAu Mali, août 2020
Au Mali, août 2020 - Sputnik Afrique, 1920, 03.06.2021
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Les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes sont suspendues à titre conservatoire par Paris, a indiqué le ministère des Armées dans un communiqué consulté par l’AFP.

La France «a décidé de suspendre les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes», après le récent coup d'État du 24 mai et «dans l'attente de garanties» sur un retour des civils au pouvoir à l'issue d'élections prévues en février, a annoncé jeudi le ministère des Armées.

«Des exigences et des lignes rouges ont été posées par la CEDEAO [Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest] et par l'Union africaine pour clarifier le cadre de la transition politique au Mali», et «dans l'attente de ces garanties, la France […] a décidé de suspendre, à titre conservatoire et temporaire, les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes ainsi que les missions nationales de conseil à leur profit», souligne le ministère dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Ces décisions seront réévaluées dans les jours à venir au regard des réponses qui seront fournies par les autorités maliennes», conclut le ministère alors que le Mali, secoué par deux coups d'État en neuf mois, est un pays clé de la lutte anti-djihadiste au Sahel, dans laquelle la France est très impliquée.

Par cette décision, elle manifeste sur le terrain sa condamnation du coup d'État, et tente d'appuyer les pressions de la communauté internationale sur les militaires putschistes du Mali.

La force française Barkhane, forte de 5.100 militaires au Sahel, continuera d'opérer mais pour l'heure en solo, est-il précisé au ministère des Armées. En revanche, la force Takuba initiée par la France, composée d'unités de forces spéciales européennes et censée former l'armée malienne au combat face aux djihadistes, compte parmi les activités suspendues.

Situation au Mali

Un responsable militaire malien a confirmé sous le couvert de l'anonymat que la hiérarchie malienne avait été informée par la France du retrait de ses coopérants avec le ministère de la Défense et de la suspension des opérations conjointes.

Lors du premier coup d'État, le 18 août 2020, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, accusé de corruption et d'impuissance face à l'insécurité, a été renversé après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales.

Mais la junte s'engage alors à une transition vers un pouvoir civil dans les 18 mois.

Le 15 avril 2021, les autorités de transition fixent dans ce sens des dates en février et mars 2022 pour les élections présidentielle et législatives.

Toutefois en mai, les militaires, mécontents d'une recomposition du gouvernement décidée suite à une contestation grandissante, arrêtent le Président et le Premier ministre, Bah N'Daw et Moctar Ouane, conduits sous la contrainte au camp militaire de Kati, près de Bamako.

La Cour constitutionnelle déclare ensuite chef de l'État et Président de transition le colonel Assimi Goïta, homme clé dans l'actuelle crise politique. Ce dernier a assuré que les élections prévues se tiendraient courant 2022.

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