En France, un essai sur l'interchangeabilité des vaccins à ARN messager sera lancé dans les prochains jours. Piloté par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avec le réseau des hôpitaux de l'AP-HP, il a pour objectif de «comparer l'efficacité immunologique du schéma vaccinal standard avec deux doses du même vaccin à ARNm à un schéma combinant deux vaccins ARNm différents», selon un communiqué de l'AP-HP et de l'Inserm publié mercredi.
Au total, 400 participants, tous âgés de plus de 18 ans, sont attendus pour cet «essai randomisé» qui a démarré le 28 mai, a précisé le communiqué. Et ils doivent avoir reçu une première dose d'un des deux vaccins à ARN messager, soit celui des laboratoires Pfizer-BioNTech, soit celui du laboratoire Moderna.
«Simplifier» la campagne de vaccination
Le 9 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran avait dit envisager une interchangeabilité entre ces vaccins à ARN messager, afin de «simplifier» la campagne de vaccination en France.
Il avait expliqué avoir «saisi les scientifiques» de cette question, assurant que selon les premières remontées, «si l'on fait l'un ou l'autre, c'est la même mécanique».
Au même moment, le gouvernement avait décidé que les moins de 55 ans vaccinés contre le Covid-19 avec une première dose d'AstraZeneca allaient être désormais vaccinés avec une deuxième dose d'un vaccin à ARN messager.
La HAS venait de suspendre le 19 mars le vaccin AstraZeneca pour les moins de 55 ans, en raison de rares cas de thromboses (caillots sanguins) repérés en Europe.
Pour sa part, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué que faute de «données adéquates», elle ne pouvait pas encore faire de recommandation sur un changement de vaccin anti-Covid entre deux doses.
Des études sur l'interchangeabilité des vaccins sont déjà menées en Grande-Bretagne, à l'université d'Oxford.
Les premiers résultats d'une étude clinique sur 800 personnes de plus de 50 ans sont attendus pour l'été. Le protocole prévoit de tester deux produits: celui d'AstraZeneca et celui de Pfizer. Les volontaires reçoivent une première dose d'un des deux vaccins puis de l'autre.