Haut-Karabakh: Macron appelle l’Azerbaïdjan à quitter le «territoire souverain» de l’Arménie

© AFP 2024 BERTRAND GUAYEmmanuel Macron et Nikol Pachinian à Paris, le 1 juin 2021
Emmanuel Macron et Nikol Pachinian à Paris, le 1 juin 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 01.06.2021
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La France fera tout pour «obtenir la désescalade et le rétablissement du dialogue entre Bakou et Erevan», a déclaré ce 1er juin Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse conjointe avec Nikol Pachinian à Paris. Il a également appelé les troupes azerbaïdjanaises à quitter le territoire de l’Arménie.

Une vingtaine de jours après une nouvelle escalade des tensions à la frontière entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, Emmanuel Macron a réaffirmé la solidarité et le soutien de la France à l’Arménie à l’issue de l’entretien tenu ce 1er juin avec le Premier ministre arménien par intérim Nikol Pachinian à l’Élysée.

En revenant sur les récentes violences à la frontière entre les deux pays, le Président français a pointé que la délimitation devait «se faire exclusivement dans le cadre d’une négociation et hors de tout fait accompli sur le terrain et encore moins par l’usage de la force».

Il a exhorté les troupes azerbaïdjanaises à «quitter le territoire souverain de l’Arménie» et a appelé les parties à revenir à leurs positions du 11 mai.

«En tant que co-président du groupe de Minsk, aux côtés des États-Unis et de la Russie», Emmanuel Macron a rappelé lors d’une déclaration conjointe l’engagement de la France à «tout mettre en œuvre pour obtenir une désescalade et le rétablissement du dialogue y compris direct entre les parties».

Les propositions de Macron

En rentrant dans les détails, le chef de l’État français a déclaré que son pays était «prêt à poursuivre son soutien à la population». Il s’agit notamment de la nécessité de libérer tous les prisonniers, que ce soit les prisonniers de guerre ou autres détenus, de lever les restrictions d’accès aux organisations internationales humanitaires et de régler les graves problèmes des zones minées, a-t-il expliqué.

Enfin, M.Macron a également mentionné la question «très importante de la protection du patrimoine du Haut-Karabakh et de ses alentours, qu’il s’agisse du patrimoine chrétien ou musulman, qui doit impérativement être préservé».

L’implication française sur le plan humanitaire pour aider l’Arménie a été évoquée par le Président français. Une contribution «exceptionnelle» a été accordée par Paris au Comité international de la Croix-Rouge.

Un organisme qui «assure un lien entre les détenus arméniens en Azerbaïdjan et leurs familles et poursuit la recherche des soldats disparus», a précisé Emmanuel Macron. Il a également pointé que des établissements hospitaliers français avaient décidé de «nouer des partenariats avec plusieurs hôpitaux arméniens où les besoins sont importants».

«Nous sommes solidaires avec l’Arménie et nous le resterons. La France est déterminée à ce que la paix revienne enfin dans la région», conclut-il.

Nikol Pachinian a répondu que le peuple arménien avait toujours ressenti le soutien de la France et de son Président et a espéré que celui-ci pourrait se rendre à Erevan à l’automne dans le cadre d’une visite reportée en raison de la situation sanitaire.

Conflit militaire entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan

De nouvelles hostilités entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, qui disputent le contrôle de la région indépendantiste du Haut-Karabakh  sont survenues à l'automne 2020. Ce conflit qui a fait plus de 6.000 morts s’est achevé par une défaite d'Erevan, qui a dû retirer ses troupes de cette enclave azerbaïdjanaise à majorité arménienne. Un accord de cessez-le-feu a été signé le 10 novembre 2020.

La situation s’est de nouveau enflammée à la frontière entre les deux pays en mai dernier. La Défense arménienne a indiqué que les forces azerbaïdjanaises avaient tenté de mener des travaux visant à «clarifier les frontières» sur l’un des tronçons de la région de Syunik. Nikol Pachinian avait ensuite accusé l’armée azerbaïdjanaise d’«infiltration subversive».

Selon la partie arménienne, des militaires azerbaïdjanais avaient également pilonné les positions situées le long de la frontière et un militaire arménien avait trouvé la mort.

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