Après avoir connu un pic historique à 2.000 dollars en août 2020, l’or a connu une trajectoire plus mitigée, pâtissant notamment de la remontée des taux réels aux États-Unis. Mais cette période de morosité vient d’être battue en brèche par un mois de mai étincelant, qui a vu le métal jaune bondir de 7,6%. Une hausse mensuelle plus vue depuis juillet 2020.
Ce regain de vitalité permet à l’or de repasser au-dessus de la barre des 1.900 dollars l’once, niveau que le minerai n’avait plus atteint depuis le début de l’année. Le précieux métal a notamment bénéficié d’un affaissement du dollar depuis avril, ainsi que de l’envolée inédite du cours des matières premières ces dernières semaines. En mai, le cuivre et le fer ont notamment battu leur record historique, le métal rouge franchissant la barre symbolique des 10.000 dollars la tonne, quand le fer flirtait avec les 230 dollars la tonne, à Singapour.
«Avec l'or dépassant le niveau de 1.900 $, il y a un élan haussier clair pour la demande de métal précieux en ce moment», résume à Bloomberg Howie Lee, économiste chez Oversea-Chinese Banking Corp.
Inflation et emploi
L’or pourrait profiter à plein de son statut de valeur refuge si les craintes inflationnistes, notamment aux États-Unis, venaient à se vérifier. Dans le sillage de la FED, les banques centrales semblent d’ailleurs prêtes à tolérer un dépassement de leurs objectifs d'inflation ces prochains mois.
Ce 28 mai, l’indice américain des prix à la consommation (PCE) a donné une première indication pour l’avenir, affichant 3,6% en avril, son niveau le plus élevé depuis 2008.
Les chiffres du chômage aux États-Unis seront également observés de près. Le mois d’avril avait été une douche froide en la matière, avec 266.000 emplois créés, bien loin du million attendu par l’administration Biden. De nouveaux faibles résultats pourraient permettre au cours de l’or de continuer ses envolées, jusqu’à atteindre les 1.975 dollars l’once, précise à Bloomberg Howie Lee.