Plus de 2.600 camions se sont accumulés ce dimanche 30 mai devant les postes de contrôle biélorusses en attendant de pouvoir partir pour les pays de l'UE, a annoncé le Comité national des frontières (GPK) biélorusse.
À 22h00, heure locale (21h00, heure de Paris), 310 camions se trouvaient notamment à la frontière avec la Lettonie, devant le point de contrôle de Grigorovshchina-Paternieki et 310 autres au point de contrôle d'Urbany-Silene. Plus de 310 poids-lourds attendent d'entrer en Lituanie devant le checkpoint de Kotlovka-Lavorishkes, 180 à celui de Vidzy, plus de 500 à Kamenny Log-Myadininkai, 370 à Benyakoni-Shalchininkai et plus de 230 à Privalka-Raigardas.
À la frontière avec la Pologne, c’est plus de 240 camions à Bruzgi-Kuznitsa, plus de 90 à Berestovitsa-Bobrowniki et plus de 180 au checkpoint de Kozlovichi-Koroszczyn. Le nombre de camions a augmenté par rapport aux chiffres communiqués à 18h00 (17h00, heure de Paris).
En revanche, il n'y a pas de files d'attente à la frontière avec l’Ukraine, selon le comité.
Les autorités biélorusses ne fournissent aucune explication concernant les causes possibles des lenteurs à la frontière.
Des camions s’accumuleraient aussi à l’entrée de la Biélorussie
La radio polonaise Bialystok avait indiqué le 28 mai que de nombreux camions avaient formé des files d’attentes à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, aux points de passage de Kuznica, Bobrowniki et Koroszczy, a priori en raison d’une défaillance des systèmes informatiques du côté biélorusse.
Le Comité national des frontières biélorusse avait précédemment annoncé que les travaux de reconstruction lancés le 22 mars au point de contrôle lituanien de Myadininkai (en face du poste de contrôle biélorusse de Kamenny Log) ralentiraient le passage.
Le 27 mai, la ministre lituanienne de l’Intérieur, Agne Bilotaite, a déclaré aux journalistes que son pays ferait tout pour renforcer la frontière avec la Biélorussie. Les autorités lituaniennes prévoient notamment de l’équiper de dispositifs de surveillance modernes.
Restrictions européennes après l’incident de Ryanair à Minsk
Plusieurs pays de l'UE ont interdit aux avions biélorusses de survoler leurs territoires et ont recommandé aux compagnies aériennes européennes d’éviter l’espace aérien biélorusse après une escale imprévue d’un avion de Ryanair à Minsk.
La Présidente estonienne Kersti Kaljulaid a proposé le 27 mai de limiter en outre les communications terrestres entre l’UE et la Biélorussie.
Le 23 mai, un Boeing 737-800 de cette compagnie irlandaise à bas prix, qui effectuait un vol Athènes-Vilnius, s’est posé en urgence à Minsk suite à une alerte à la bombe qui s’est plus tard révélée fausse.
Lors d’un contrôle d’identité, les forces de l’ordre biélorusses ont arrêté un des passagers, le Biélorusse Roman Protassevitch, fondateur de la chaîne Telegram Nexta, considérée comme «extrémiste» par Minsk. Cet homme était recherché par la justice de son pays dans le cadre de plusieurs enquêtes pénales.
L’UE a accusé la Biélorussie d’avoir détourné l’avion de Ryanair. Selon Minsk, le commandant de bord a lui-même décidé de se poser à Minsk, sans aucune contrainte de la part des autorités du pays.