La Seine-Saint-Denis, récemment comparée par Macron à la Californie sans la mer, est le théâtre d’une querelle entre des enseignants et les autorités académiques. Les personnels du collège Alfred Sisley ont en effet crié leur colère ce 28 mai, après avoir reçu une lettre anonyme qui les menaçait de mort, rapporte Le Parisien.
«On va vous tuer», «Vous les adultes on va vous fumé [sic]», «Vous êtes de la vermine», déclarait notamment cette missive, glissée sous la porte de la cantine des professeurs. Face à ces menaces, les enseignants ont voulu cesser les cours et exercer leur droit de retrait. Ce qui leur a été refusé par l’inspection académique, celle-ci estimant que les «conditions de sécurité des personnels au sein de l’établissement [étaient] assurées».
Un refus qui n’a fait qu’exacerber la colère des professeurs. Une vingtaine ont alors choisi de manifester devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.
«Une personne représentante de l’autorité est descendue pour indiquer que notre hiérarchie refusait de nous recevoir. Cette dernière a ajouté qu’elle estimait que nous étions bien en danger mais que ce n’était pas imminent», relate l’un des manifestants au Parisien.
Le principal a finalement décidé de porter plainte au nom de son établissement, rapporte BFM TV.
Établissement sensible
Ce n’est pas la première fois que le collège Alfred Sisley est confronté à des problèmes d’insécurité. Le 12 mars, un élève de 14 ans avait déjà pointé un pistolet à plomb sur la tempe d’un de ses condisciples pour lui voler son téléphone, non loin de l’établissement.
En 2018, le collège avait également été secoué par des vagues de violence. Trois mineurs armés d’une batte de base-ball avait notamment aspergé des élèves et un surveillant de gaz lacrymogène, en mai. En janvier, une bagarre générale avait également éclaté devant l’établissement, blessant deux surveillants. Les enseignants avaient déjà fait jouer leur droit de retrait à cette occasion.
La question de menaces envers les enseignants s’était posée avec une acuité nouvelle en France après la décapitation de Samuel Paty, en octobre. Des cas d’élèves ayant menacé leur professeur de subir le même sort avait été rapportés.
En février, un professeur de philosophie de Trappes qui avait dénoncé les progrès des intégristes dans sa ville avait également été la cible de menaces.