D’importants moyens ont été mobilisés ce 28 mai pour retrouver Ndiaga Dieye, l’individu responsable de l’agression d’une policière à La Chapelle-sur-Erdre. Parmi les équipes présentes sur le terrain, le GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) était en première ligne pour stopper la cavale du criminel. Le commandant Ghislain Réty a raconté l’opération à BFM TV.
Après avoir pris la fuite au volant de sa voiture, l’agresseur a eu un accident. Il s’est alors retranché dans un appartement, prenant en otage une jeune femme de 19 ans. Mais les gendarmes avaient assez d’éléments en leur possession pu remonter sa piste, a expliqué le responsable.
«Au départ, on connaît le lieu où la policière a été agressée, on a l'itinéraire de fuite, on a le lieu de l'accident, et enfin son itinéraire à pied. À partir de là, on définit un périmètre assez large dans lequel il se trouve forcément, on boucle la zone et on déploie les moyens», a déclaré Ghislain Réty à la chaîne d’information.
L’individu a séquestré sa victime pendant deux heures et demie, a précisé par la suite le procureur de la République de Nantes. Celle-ci, «profondément choquée», a dû être hospitalisée. Ndiaga Dieye est finalement sorti sur le balcon de l’appartement pour tirer une première fois sur les gendarmes, avec l’arme qu’il avait subtilisé à la policière agressée.
Se voyant encerclé, il a fini par sortir de l’immeuble pour être abattu après de nouveaux échanges de tirs, selon les dires du procureur. C’est lors de cette phase que deux gendarmes ont été blessés, a confirmé Ghislain Réty à BFM TV.
«Sous la pression, il s'est senti cerné, il a libéré l'otage et est sorti pour affronter les gendarmes. Une cartouche a été tirée par l'auteur et est arrivée dans le gilet par balle d'un gendarme sans le blesser, deux autres ont été blessés», a-t-il ainsi expliqué.
Touché à l’abdomen, l’assaillant est décédé, les secours n’étant pas parvenus à le réanimer. Malgré sa mort, Ghislain Réty estime que l’opération a été «un grand succès», empêchant le forcené de se lancer dans un «deuxième périple».
Débats sur sa sortie de prison
L’auteur de l’agression, fiché pour radicalisation et diagnostiqué schizophrène, était sorti de prison en mars, après avoir purgé une peine de huit ans pour vol aggravé et séquestration. Sa remise en liberté a relancé le débat sur le suivi des détenus.
Sur CNews, l’eurodéputé Jordan Bardella (RN) a ainsi plaidé en faveur d’une «rétention de sûreté», expliquant que les dossiers médicaux des détenus devaient être examinés avant leur sortie, afin de déterminer s’ils représentaient toujours un danger.
Il faut ouvrir le débat sur la rétention de sûreté, qui est appliquée dans certains pays contre des individus qui représentent toujours un danger pour la société. pic.twitter.com/GwpkLExq8p
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 29, 2021
Une idée soutenue par Damien Abad (LR), lequel a déclaré sur France Inter que le passage de la prison à la liberté ne devait pas se faire «sans aucune étape intermédiaire».
Jean-Luc Mélenchon a pour sa part plaidé pour un meilleur «accompagnement médical», dans un message Twitter qui n’est pas passé inaperçu.
La policière attaquée au couteau a dû être hospitalisée après avoir été blessée aux jambes. Ses jours ne sont plus en danger, a déclaré ce 28 mai Gérald Darmanin qui s’est rendu sur place.