Une députée LFI affirme avoir été «violemment jetée au sol» par la police lors d’une action syndicale à Paris – vidéo

© SputnikDes agriculteurs ont investi la direction générale de Pôle emploi à Paris jeudi 27 mai
Des agriculteurs ont investi la direction générale de Pôle emploi à Paris jeudi 27 mai - Sputnik Afrique, 1920, 28.05.2021
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La Confédération paysanne a occupé la direction générale de Pôle emploi à Paris pour exprimer son mécontentement concernant la PAC. La députée insoumise Bénédicte Taurine affirme avoir été «violemment jetée au sol» lorsque la police a chargé pour reprendre le contrôle des lieux.

Des agriculteurs déterminés ont investi la direction générale de Pôle emploi à Paris jeudi 27 mai, et ce afin d’interpeller Emmanuel Macron sur les orientations françaises pour la Politique agricole commune (PAC). L’action syndicale a été marquée par des affrontements avec les forces de l’ordre, au cours desquels la députée insoumise de l’Ariège, Bénédicte Taurine, s’est retrouvée au sol.

«Réponse violente de la police en réponse à une action pacifique de la Confédération paysanne», a écrit l’élue sur Twitter, affirmant avoir été «violemment projetée au sol suite à une charge de la police».

«J’ai reçu des coups, je n’ai même pas vu d’où ça venait», a-t-elle déclaré à Sputnik, qualifiant l’intervention de «disproportionnée».

Pour le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, le policier a poussé «délibérément» Mme Taurine. Il ajoute ensuite qu’elle et Manuel Bompart, député européen de son parti lui aussi présent sur place, ont été «maltraités par la police». Dans un autre message, il demande si le policier «agissait de son propre chef ou sur ordre» de la préfecture.

La députée insoumise a également reçu le soutien de Hugues Renson, député La République en marche et vice-président de l’Assemblée nationale. Un acte violent envers «une élue de la Nation, arborant son écharpe tricolore» qui est selon lui «inqualifiable et inadmissible».

Un sénateur repoussé

Bénédicte Taurine est revue plus tard dans un autre extrait en compagnie du sénateur du Morbihan Joël Labbé. Lui aussi là pour soutenir la cause des agriculteurs, il n’a pas pu rejoindre la manifestation, repoussé à coups de bouclier par les forces de l’ordre.

C’est cette fois un autre membre de LFI, Bastien Lachaud, qui a exprimé son soutien envers l’élu «violenté». Il en a profité pour s’en prendre au ministre de l’Intérieur, qu’il accuse d’avoir «encouragé les violences policières sur les parlementaires».

MM Labbé et Taurine ont reçu le soutien d’autres élus, en particulier chez LFI. Gérald Darmanin et Richard Ferrand, interpellés dans plusieurs tweets, n’ont pas encore réagi publiquement à ces faits.

Un policier blessé

Les manifestants avaient choisi la direction générale de Pôle emploi pour exprimer leur crainte de devoir s’y retrouver à l’avenir en raison de la PAC, selon l’AFP. Après plus de cinq heures d’occupation au terme desquels ils n’ont pas obtenu de rendez-vous avec Emmanuel Macron, ils ont été dispersés par les policiers, non sans difficultés.

La préfecture de police de Paris a annoncé avoir verbalisé 120 personnes, parmi lesquelles les paysans qui occupaient illégalement le local de Pôle emploi. Un policier a été «blessé par un jet de projectile et hospitalisé», indique le communiqué, sans faire mention des élus.

Revendications

Cette action menée par environ 200 paysans venus de toute la France intervient une semaine après la présentation du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie sur le projet agricole français dans le cade de la prochaine PAC de la période 2023-2027. Les agriculteurs estiment que ce plan n’est pas suffisamment tourné vers l’emploi.

«On est très énervés, il y a tellement d'urgence à changer les choses que ce statu quo est insupportable», a déclaré à l’AFP Laurence Marandola, responsable de la PAC à la Confédération paysanne.

Elle affirme que la PAC actuelle «n’a pas permis aux agriculteurs de faire du revenu» et qu’«on perd 15.000 agriculteurs par an depuis 1988».

Le système bénéficierait davantage aux grandes exploitations, ce qui laisse craindre la disparition des plus petits acteurs du milieu. La Confédération paysanne réclame notamment un plafonnement des aides pour les grands exploitants afin de revaloriser les montants octroyés aux petites et moyennes exploitations.

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