Les mesures sanitaires ont été au centre de la conversation du sélectionneur de l’équipe de France de football Didier Deschamps avec des journalistes mercredi 26 mai.
«Durant la compétition, il n'y aura pas de vaccination car il faut faire attention aux effets secondaires», a annoncé l’entraîneur des Bleus.
Globalement, la vaccination reste un choix personnel pour les 26 joueurs, a-t-il précisé – contre les 23 normalement sélectionnés dans chaque équipe nationale, ce nombre ayant été relevé de trois par l’Union des associations européennes de football (UEFA) à cause des risques complémentaires relatifs à la pandémie.
«Aujourd'hui, il n'y a pas eu d'obligation et de recommandation de la part de l'UEFA. La vaccination reste une décision personnelle, certains joueurs le sont, de leur propre chef ou avec leurs clubs», a fait savoir Didier Deschamps.
Sur fond d’absence d’instructions strictes, le sélectionneur de Bleus et son staff avaient recommandé aux joueurs de se faire vacciner afin de réduire les risques d’infection, un test positif étant synonyme de fin de la compétition pour un footballeur.
Certains joueurs de l’équipe nationale ont suivi ce conseil, comme Kylian Mbappé qui a rendu publique sa vaccination le 25 mai.
💉💉💉... ✅ pic.twitter.com/eZX0wncDYz
— Kylian Mbappé (@KMbappe) May 25, 2021
Débat autour des effets indésirables
Le sélectionneur a en outre abordé le sujet des effects secondaires alors que la polémique autour d'eux a atteint une ampleur équivalente à celle de la pandémie.
La rivalité vaccinale semble être un facteur majeur de la perception du danger de ce phénomène plutôt médical. La suspension en mars du vaccin d’AstraZeneca dans certains pays de l’UE par crainte de lien entre son injection et la formation de caillots sanguins a été le point culminant. Le bien-fondé statistique de cette mesure de précaution vient d’être remis en cause dans un rapport interne d’AstraZeneca.
Les effets secondaires des vaccins sont mentionnés depuis longtemps dans la classification de l’Organisation mondiale de Santé (OMS) sous le nom de manifestations postvaccinales indésirables (MAPI). Et dans le cas de la vaccination contre le SARS-CoV-2 en France, ils sont analysés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à l’aide d’un dispositif de surveillance spécial.
L’ANSM a recensé à ce jour plus de 30.000 effets indésirables, constatant une répartition presque identique des effets «non-graves» et «graves» après l’injection des trois vaccins autorisés dans le pays: ceux de Pfizer-BioNtech, de Moderna et d’AstraZeneca. Environ les trois quarts (74-75%) des effets secondaires ont été classés comme «non-graves», contre un quart (26-25%) pour les «graves».
La plupart des cas rapportés par les Français vaccinés sont d’intensité légère ou modérée, communs à toute vaccination: douleur à l’endroit de l’injection, fatigue, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires, fièvre.
Malgré des complications isolées (pancréatites aiguës, hypertension artérielle, troubles vasculaires) recensées par l’ANSM ces derniers mois et une courte suspension de l’utilisation de l’AstraZeneca à la mi-mars, l’agence maintient ses recommandations de se faire vacciner avec l’un des vaccins autorisés, les bénéfices de la vaccination étant supérieurs aux risques des effets du coronavirus lui-même.
Une conclusion qui devrait rassurer les Français, mais qui ne joue pas en faveur des Bleus pendant la compétition, selon Didier Deschamps.