Air France a annulé un vol Paris-Moscou ce mercredi après que la Russie n'a pas approuvé un couloir contournant l’espace aérien de la Biélorussie, a fait savoir la compagnie aérienne.
«Air France confirme avoir dû procéder au report du vol AF1154 effectuant la liaison Paris-Charles de Gaulle-Moscou en Boeing B787 le 26 mai 2021, pour des raisons opérationnelles liées au contournement de l'espace aérien biélorusse, nécessitant une nouvelle autorisation de la part des autorités russes pour entrer sur leur territoire», informe un porte-parole cité par l’AFP.
Il précise que le vol est pour le moment reporté au 27 mai et qu’un nouveau point sur la situation sera fait dans la soirée.
Un avion biélorusse contraint à faire un demi-tour
Un vol entre Minsk et Barcelone de la compagnie biélorusse Belavia a dû faire demi-tour plus tôt dans la journée alors qu’il était sur le point de pénétrer dans l'espace aérien polonais, la France lui ayant refusé son espace aérien.
Le porte-parole de la diplomatie biélorusse, Anatoli Glaz, a qualifié le fait d’«absolument scandaleux» et d’«immoral», estimant qu’il s’agit d’un acte de «piraterie aérienne».
Belavia a précisé que quelques minutes à peine avant le décollage, les autorités aéronautiques françaises avaient désactivé le plan de vol sans en avertir la compagnie aérienne qui l’a appris des contrôleurs aériens polonais.
Une pratique à précédents
L’histoire du déroutage vers Minsk d’un avion de Ryanair qui effectuait un vol reliant Athènes à Vilnius remonte à dimanche, lorsque l’appareil, menacé de l’éventuelle présence d’une bombe à bord, s’est posé dans la capitale biélorusse. L’un des passagers, Roman Protassevitch, ancien rédacteur en chef de la chaîne Telegram Nexta considérée comme extrémiste en Biélorussie, a été arrêté à sa descente d’avion.
Une vague de condamnations a déferlé sur la Biélorussie, engendrant de nouvelles interdictions et sanctions de l’Union européenne (UE). Cette dernière a notamment décidé, dès lundi, de fermer son espace aérien à la Biélorussie.
Moscou a pourtant appelé à analyser la situation calmement et à abandonner les deux poids deux mesures, rappelant qu’un atterrissage forcé d’un appareil n’avait rien de nouveau. En effet, l’avion du Président bolivien Evo Morales avait été fouillé de fond en comble en juillet 2013 à Vienne, car soupçonné de transporter l’ancien agent de la CIA Edward Snowden.