Finaliste potentielle de l’élection présidentielle selon plusieurs sondages face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen a fait part de son éventuelle disposition à nommer Éric Ciotti et Nadine Morano, deux élus Les Républicains.
«Pourquoi pas?», a-t-elle répondu le 25 mai à Jean-Jacques Bourdin sur le plateau de BFM TV.
En annonçant sa volonté de «faire un gouvernement d’union nationale», elle a proposé de dépasser les étiquettes car «ce pas une question de gauche ou de droite, c’est autre chose que cela».
«J’ai besoin de gens qui aiment la France, et qui veulent donner leur énergie, leurs convictions, leur temps et leurs compétences pour la France», a ajouté la présidente du Rassemblement national, crédité de 47% des intentions de vote en cas d’éventuel duel au second tour avec Emmanuel Macron, selon le baromètre Harris Interactive pour Challenges publié le 19 mai.
Pour l’heure, celui-ci n’a pas exprimé ses ambitions pour l’élection.
«Pas en phase avec Marine Le Pen»
Les membres de LR, parti qui n’a encore porté aucune candidature, n’affichent cependant pas le même enthousiasme. Sur le plateau de CNews, l’ancienne ministre LR Nadine Morano s’est dite opposée à cette possibilité:
«Pour être ministre, il faut être en phase avec le Président de la République qui va vous nommer, qui vous choisit. En l’occurrence, je ne me sens pas en phase avec Emmanuel Macron, et en l’occurrence, à l’heure actuelle, là aussi, je ne me sens pas en phase sur tous les sujets économiques avec Marine Le Pen, qui a plutôt un programme économique qui est de gauche».
Ni Macron, ni Le Pen
Interrogé sur Europe 1, Éric Ciotti a affirmé début mai ne pas vouloir voir M.Macron et Mme Le Pen à l’élection présidentielle. En outre, il a estimé que les Français «ne veulent pas de ce choix» non plus.
Dans un entretien accordé à Valeurs actuelles, le député des Alpes-Maritimes a supposé que le fait de voter Le Pen au premier tour en raison de la ressemblance des propositions du RN et du LR sur l’immigration favoriserait la victoire de Macron au second.
En admettant le manque de distinctions sur ce sujet dans les programmes des deux partis, il a cependant pointé que «c’est notre capacité à gouverner» qui différencie «globalement» son parti du RN.
Auparavant, Thierry Mariani, ex-membre LR et tête de liste RN aux régionales en Paca, s’était dit favorable à l’idée de travailler avec Éric Ciotti et Nadine Morano en cas de victoire de la présidente de RN.
«Moi, je n'aurais aucun problème à gouverner avec eux», avait-il assuré auprès de BFM TV.