La Russie soutient la levée des brevets des vaccins contre le Covid-19

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Une seringue - Sputnik Afrique, 1920, 25.05.2021
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Alors que le monde est confronté à une distribution inéquitable des vaccins contre le Covid-19, la Russie se montre favorable à la levée des brevets de ces derniers.

La Russie soutient l'idée de supprimer la protection par brevet des vaccins contre l'infection au coronavirus, a déclaré ce mardi 25 mai le ministre russe de la Santé Mikhaïl Mourachko lors de la 74e Assemblée mondiale de la Santé.

«Afin d'augmenter leur disponibilité, la Fédération de Russie soutient l'idée de supprimer la protection par brevet des vaccins contre le nouveau coronavirus», a-t-il déclaré.

Le 6 mai, l’idée avait été soutenue par Vladimir Poutine.

«Dans les conditions actuelles, nous devons penser non à tirer un avantage maximum, mais à assurer la sécurité des populations. Or, la sécurité ne peut être atteinte que lorsque les vaccins seront utilisés dans la majorité des pays du monde. Une immunité collective se formerait», avait-t-il noté lors d’une visioconférence avec la vice-Première ministre russe Tatiana Golikova.

Aux États-Unis, Joe Biden s’est déclaré, début mai, favorable à la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19.

Une levée des brevets plus large

À l’automne 2020, l’Afrique du Sud et l’Inde ont élaboré une proposition commune pour faciliter l’accès aux vaccins aux pays les plus démunis. Elle prévoit la dérogation aux droits de propriété intellectuelle des médicaments. Et fait toujours l’objet de discussions au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

L’initiative est actuellement soutenue par une soixantaine de pays demandant également une levée des brevets plus large qui comprend les traitements, les diagnostics, les dispositifs médicaux et les équipements de protection, ainsi que les matériaux et les composants nécessaires à leur production, selon la proposition révisée et publiée le 21 mai par Knowledge Ecology International.

Une «injustice scandaleuse» pointée du doigt

L’initiative tarde à prendre corps alors que le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé une «injustice scandaleuse» en fixant de nouveaux objectifs pour protéger les habitants des pays les plus pauvres.

Intervenant lundi 24 mai lors de l’ouverture de la 74e Assemblée mondiale de la Santé il a averti qu'aucun État ne devrait supposer qu'il est «hors de danger», quel que soit son taux de vaccination, tant que le virus SRAS-CoV-2 et ses variants se propagent.

«Le monde reste dans une situation très dangereuse», a-t-il déclaré, expliquant qu’«à ce jour plus de cas ont été signalés jusqu'à présent cette année que dans l'ensemble de 2020».

«Selon les tendances actuelles, le nombre de décès dépassera le total de l'année dernière dans les trois prochaines semaines. C'est extrêmement tragique», a-t-il ajouté.

D’après lui, plus de 75% de tous les vaccins ont été administrés dans seulement 10 pays.

«Il n’y a pas de moyen diplomatique de le dire: un petit groupe de pays qui fabriquent et achètent la majorité des vaccins dans le monde contrôlent le sort du reste de la planète.»
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