Les pays de l’Union européenne prévoient d’adopter prochainement un pass sanitaire qui signifiera soit que le voyageur a reçu deux doses de vaccin, soit qu’il possède un test PCR ou antigénique négatif, soit qu’il est temporairement immunisé après avoir été malade.
Le document fait naître de grands espoirs parmi les voyageurs, car il doit permettre les déplacements au sein de l'Union européenne, mais suscite certaines craintes parmi les voyagistes, étant donné que chaque pays de l’UE sera libre de choisir sa propre formule à appliquer.
Jean-Pierre Mas, président des EDV (Entreprises du voyage), constate dans TourMaG que «malgré des signaux positifs, tout demeure fragile» dans le secteur du tourisme. Ainsi, si il y a deux ans, 20% des vacanciers d’été partaient à l’étranger, ils ne sont que 14% à projeter un voyage hors des frontières cet été. En outre, les résultats de l’activité des agences de voyages ne peuvent pas être comparés à ceux de certains autres établissements.
«À la différence d’un restaurant, nos produits ne sont comptabilisés que plusieurs semaines, voire plusieurs mois, plus tard», note-t-il.
Il indique également que, par exemple, pour la Grèce, l'Italie, l'Espagne et la Croatie, «c'est vaccin ou test PCR si vous n'avez pas de vaccin. En France, c'est test PCR obligatoire».
Forte concurrence
Dans ce contexte, il regrette le maintien des tests PCR pour les personnes vaccinées et souhaite une harmonisation des règles en faveur du vaccin.
«Pour un touriste étranger qui arrive en France, le test PCR vaut entre 60 et 150 euros dans son pays, et l'arbitrage peut se faire au détriment de la France à l'égard d'autres destinations», explique-t-il à Franceinfo.
Or la France ne devrait pas se différencier de ses voisins.
«La concurrence se joue très fortement entre pays européens. Il n'y a pas d'autres terrains de vacances en dehors de l'Europe pour l'instant», fait-il remarquer.
Le pass sanitaire figure au menu du sommet des dirigeants européens lundi et mardi et devra être approuvé par le Parlement pour entrer en vigueur le 1er juillet.
Le pass sanitaire préconisé par 7 Français sur 10
Selon une étude de l’Ifop réalisée le 6 mai, 68% des personnes interrogées se disent favorables à ce que le pass sanitaire soit une «condition préalable» à la libre circulation dans l’UE.
Par ailleurs, les voyageurs des pays les plus à risques ne semblent pas être les bienvenus en France. Ainsi, 85% des sondés souhaitent interdire la venue de touristes en provenance d’Inde et 84% du Brésil.
Vacances en France
Une autre étude de ce même institut de sondage datée du 5 mai constate que les Français resteront prudents cet été. Ainsi, un Français sur trois (35%) est pessimiste sur le déroulement des vacances de cet été.
En outre, la majorité prévoit de rester dans le pays. Seulement 16% des personnes interrogées disent vouloir voyager à l’étranger, tandis que 84% préfèrent partir en France.
Les Français hésitent avant tout à cause de l’impossibilité d’anticiper l’évolution de la situation sanitaire ou les restrictions de déplacement qui pourraient être en vigueur en juillet et en août.