Une femme s’est fait violer dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 mai en pleine rue à Stalingrad, rapporte Le Parisien. Cette agression arrive dans ce quartier devenu une plaque tournante du crack et un lieu de rassemblement pour les toxicomanes.
L’alerte a été donnée peu après 0h30 par les habitants du quartier qui ont entendu sous les fenêtres les cris d’une femme implorant d’appeler la police. Selon une source policière citée par l’AFP, les faits ont eu lieu avenue de Flandre. La scène a été filmée par une femme habituée à faire des vidéos des nuisances quotidiennes liées au trafic de crack.
«On est habitués aux bagarres, aux situations tendues, il y a eu récemment les tirs de mortiers, mais c’est la première fois que l’on assiste à ça! Nous sommes tous sous le choc. En tant que femme, et ayant moi-même déjà été agressée une fois dans le quartier, c’est très dur de voir une chose pareille. Je pense sans cesse à cette victime», explique au Parisien une riveraine et membre du Collectif19.
Alertée, la police est rapidement arrivée sur les lieux pour interpeller l’agresseur et prendre en charge la victime qui a ensuite été hospitalisée. Comme l’indique Le Parisien, les deux seraient des toxicomanes.
L’agresseur a été placé en garde à vue pour «viol par personne en état d'ivresse et trafic de stupéfiants», a précisé le parquet cité par l’AFP. L'enquête a été confiée au 2e district de police judiciaire. Selon Le Parisien, le commissariat du XIXe a entendu samedi 22 mai les témoins directs des faits.
La «politique à court terme» dénoncée
Les riverains sont excédés par les fumeurs de crack du quartier Stalingrad, à Paris. Lassés de l’inaction des pouvoirs publics, ils ont organisé un concert de casserole à leurs fenêtres et même recouru aux tirs de mortiers d'artifice pour tenter de faire fuir les trafiquants.
Suite à l’assassinat d’Éric Masson et à ces montées des tensions, les autorités ont décidé de regrouper depuis le 17 mai les consommateurs de crack dans les jardins d'Éole, où ils seront désormais autorisés à rester jusqu’à une heure du matin. Elles assurent qu’il s’agit d’une solution «provisoire».
Cette mesure a pourtant fait s’indigner les riverains des jardins d’Éole qui ont manifesté mercredi 19 mai devant le parc. Certains critiquent l’installation d’une «zone de non droit» et dénoncent les conséquences du trafic de drogues qui retombent sur les habitants.
Dans une interview au Figaro, Anne Hidalgo a également dénoncé samedi 22 mai la «politique à court terme» de l'État pour lutter contre le trafic de crack dans la capitale, refusant néanmoins de «porter le chapeau» de cette situation et accusant «le préfet de police» d’avoir présenté cette mesure comme «la seule solution».
«Il n’est pas acceptable que l’État laisse pourrir la situation, n’arrête pas les dealers. J’attends de l’État un plan antidrogue digne de ce nom», a-t-elle déclaré.