Paris dénonce une «manipulation» contre l'armée française au Mali

© AFP 2024 DAPHNE BENOITMali, opération Barkhane
Mali, opération Barkhane - Sputnik Afrique, 1920, 22.05.2021
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Interrogé par Le Figaro, le chef d'état-major des armées françaises François Lecointre a dénoncé une «attaque» manipulatrice «contre l'armée française» dans l’enquête de l’Onu sur une frappe à Bounti. Le général a par ailleurs estimé la durée pendant laquelle l'Europe serait encore engagée contre le djihadisme au Sahel.

Le chef d'état-major des armées françaises, le général François Lecointre, a dénoncé samedi une «manipulation» contre la force française Barkhane après une enquête de l'Onu accusant cette dernière d'avoir tué 19 civils réunis pour un mariage au Mali.

«Très clairement, il s'est agi d'une attaque contre l'armée française, contre l'opération Barkhane, contre la légitimité de nos engagements», a-t-il déclaré dans une interview au Figaro.

Les «erreurs» et les «biais» du rapport de la Direction des droits de l'Homme de la Minusma, la Mission de l'Onu au Mali, «découlent pour une part d'une manipulation», a estimé le général Lecointre.

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L'enquête a conclu qu'une frappe aérienne conduite par l'armée française avait visé des civils réunis pour un mariage près de Bounti (centre), et pas seulement des djihadistes comme l'affirme Paris, qui réfute toute bavure.

Les autorités françaises ont toujours assuré qu'il n'y avait pas de mariage, que le renseignement avait «formellement» établi qu'il s'agissait d'un rassemblement de djihadistes et que l'intervention d'une patrouille d'avions français lâchant trois bombes avait «neutralisé» une trentaine de djihadistes.

«Je pense que nous serons désormais systématiquement confrontés à ce type de tentative pour chercher à nous entraver, à nous discréditer, à délégitimer notre action, à monter les populations contre notre action», a ajouté le chef d'état-major des armées.

«Guerre informationnelle»

Depuis des rébellions indépendantistes puis djihadistes en 2012 dans le Nord, le Mali est en proie à une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré l'intervention de forces de l'Onu, africaines et françaises.

La France, qui dispose d'environ 5.100 hommes au sein de Barkhane, a déjà été en butte à des soupçons de bavure mais jamais à un rapport aussi circonstancié de l'Onu.

La ministre française des Armées, Florence Parly, a parlé d'une «guerre informationnelle» que livreraient les groupes djihadistes. Les autorités maliennes avaient fourni des évènements une version cohérente avec celle de la France.

Djihadisme au Sahel

L'Europe sera toujours engagée «dans dix ans» contre le djihadisme au Sahel et «sans doute plus qu'aujourd'hui», a en outre indiqué M.Lecointre auprès du Figaro.

«Il faut passer de missions qui peuvent apparaître comme ponctuelles, à des missions de coopération structurelle dans le domaine militaire», a-t-il précisé.

Plusieurs pays européens (Suède, Italie, République tchèque, Estonie) ont aussi engagé des forces spéciales sur le terrain, au côté de la France, dans l'opération Takuba.

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