Les 30 millions de doses de différents vaccins contre le coronavirus que le Président Macron a promises ce vendredi 21 mai à Covax pourraient représenter un coût allant jusqu’à 465 millions d’euros, en fonction du type de préparation sélectionnée.
Le Président n’a pas précisé quels seraient les vaccins partagés avec les pays les plus défavorisés, ni en quelle proportion. Le montant de l’aide française pourrait donc varier entre 90 millions d’euros -si Paris opte pour les préparations d’AstraZeneca- et plus de 460 millions d’euros -s’il s’agit des vaccins de Pfizer/BioNTech ou de Moderna. Si le vaccin monodose Johnson&Johnson est préféré, le montant de l’aide se situerait autour des 240 millions d’euros.
Lors du sommet du G20, les laboratoires Moderna, Pfizer et Johnson&Johnson se sont eux aussi engagés à livrer 3,5 milliards de doses aux pays les plus pauvres en 2021 et 2022, à prix coûtant ou réduit. Pfizer compte notamment livrer 2 milliards de doses ces 18 prochains mois, dont un milliard en 2021. Moderna entend fournir jusqu’à 95 millions de doses en 2021 et 900 millions en 2022, y compris par le biais de Covax. Quant à Johnson&Johnson, il a annoncé avoir conclu un contrat avec le programme portant sur la livraison de 200 millions de doses en 2021 et pourrait en signer un autre concernant un lot supplémentaire de 300 millions de doses.
L’Allemagne donnera aussi à Covax «jusqu'à 30 millions de doses» d'ici à fin 2021, a déclaré ce vendredi 21 mai, lors du G20, la chancelière allemande. Angela Merkel a en outre promis devant les journalistes de débloquer 100 millions d’euros supplémentaires pour la réalisation du programme Covax.
Qu’en est-il de la vaccination en France et en Europe?
M.Macron a fait cette promesse alors que 31,98% des Français ont déjà reçu au moins la première dose d’un vaccin anti-Covid, contre 54,87% au Royaume-Uni ou 39,17% en Allemagne, selon les données du site Our World in Data.
D’ailleurs, le ratio de vaccination dans les pays de l’UE reste bien plus faible que dans d’autres pays avancés comme Israël (62,81%) ou les États-Unis (47,59%), bien qu’il se soit accéléré. Au 19 mai, seuls 33,36% des habitants de l’UE avaient reçu au moins une première dose de vaccin.
Ces derniers mois, plusieurs retards d’approvisionnement ont été enregistrés en Europe, embouteillant la vaccination. Cependant, la situation a tendance à s’améliorer. Toutefois, le 17 mai, les médias ont annoncé que l’UE ne recevrait cette semaine que la moitié des vaccins de Johnson&Johnson sur lesquels elle comptait, mais que la société pharmaceutique espérait se rattraper dès ce mois de mai. Elle avait déjà pris du retard dans la livraison des 55 millions de doses qui devaient être fournies pour le 1er juillet, rappelle notamment la Libre Belgique.
Covax a besoin d’aide
Le 14 mai, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé les pays à renoncer à vacciner les enfants et les adolescents contre le Covid-19 en vue de pouvoir offrir une partie des doses ainsi libérées au dispositif Covax.
Après que l’Inde, qui produit la plus grande partie des doses pour Covax, a interdit leur exportation pour lutter contre l'explosion de l’épidémie sur son territoire, le système Covax s’est vu privé d'une importante proportion de vaccins qu'il prévoyait de distribuer au deuxième trimestre 2021. Plusieurs pays développés ont alors répondu à un appel d’aide de l’OMS. La France a notamment décidé en avril de livrer 500.000 doses de vaccin AstraZeneca à différents pays africains à la mi-juin.