Cette lettre, adressée au Parlement et lue par Reuters, fait suite à des mois de négociations infructueuses sur la formation d'un nouveau cabinet de plein exercice. Au Liban, le système confessionnel veut que le président soit un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le président du Parlement un musulman chiite.
«Il est devenu évident que le Premier ministre désigné n'est pas en mesure de former un gouvernement capable de nouer des contacts significatifs avec les institutions financières étrangères, les fonds internationaux et les pays donateurs», écrit Michel Aoun.
Saad Hariri, qui a déjà été Premier ministre, a été mandaté en octobre dernier pour former un gouvernement mais il peine à constituer un cabinet d'union nationale face à la crise politique, économique et sociale que traverse le Liban.
La France, à la pointe des efforts internationaux pour contribuer à une sortie de crise, la plus grave au Liban depuis la guerre civile de 1975-1990, réclame la formation d'un nouveau gouvernement et la mise en place de réformes comme condition au déblocage de milliards de dollars d'aide.
Les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) ont en outre échoué.
Les pays du Golfe, qui pendant longtemps ont joué le rôle de bailleurs de fonds du Liban, rechignent de leur côté à aider le pays du Cèdre, alarmées par l'influence croissante du Hezbollah, allié de l'Iran.