La Confédération juive de Turquie, principale organisation représentant les juifs, a déclaré le 19 mai dans un tweet qu'il était «injuste et répréhensible de laisser entendre que le Président Erdogan est antisémite».
While tragedies in the region are deeply saddening - & global rise of anti semitisim is unacceptable- it is unfair & reprehensible to imply that President Erdogan - @tcbestepe - is antisemitic. On the contrary, he has always been constructive, supportive & encouraging towards us. https://t.co/XMfV5bXicb pic.twitter.com/CBAIX0lSvo
— Türk Yahudi Toplumu (@tyahuditoplumu) May 19, 2021
C’est ainsi qu’elle a réagi à la déclaration, la veille, du porte-parole du département d'État, Ned Price, qui a écrit dans un communiqué que «les États-Unis condamnent fermement les récents commentaires antisémites du Président Erdogan concernant le peuple juif et les trouvent répréhensibles». Washington a appelé Recep Tayyip Erdogan à éviter les «remarques incendiaires qui pourraient inciter à encore plus de violence» au Proche-Orient.
Le dirigeant turc, qui défend les Palestiniens dans le conflit au Proche-Orient, a qualifié Israël d'«État terroriste» qu’il a critiqué pour ses frappes aériennes sur Gaza. À l’issue d’une réunion du Cabinet le 17 mai, il a prononcé un discours à Ankara au cours duquel il a utilisé par alternance «juifs» et «israéliens», note le Jesuralem post.
La Turquie fustige les accusations «absolument inacceptables» de Washington qui a qualifié les propos de Recep Tayyip Erdogan d’«antisémites», a déclaré le 19 mai le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun. «Ceux qui n’ont pas le courage et la décence de condamner le meurtre d’enfants n’ont aucune valeur morale pour faire la leçon à qui que ce soit.»
The U.S. statement about our President Erdogan’s remarks on the Israeli violence against Palestinian civilians is absolutely unacceptable. Those who do not have the courage and decency to condemn the killing of children have no moral standing to lecture anyone.
— Fahrettin Altun (@fahrettinaltun) May 19, 2021
Omer Celik, porte-parole du parti AKP, au pouvoir en Turquie, lui a fait écho sur Twitter: «Accuser notre Président d’antisémitisme relève d’une approche déraisonnable et incorrecte. C’est un mensonge proféré contre notre Président».
ABD Dışişleri Bakanlığı'nın Sn Cumhurbaşkanımızı hedef almasını şiddetle kınıyoruz. Cumhurbaşkanımızı anti-semitizmle suçlamak mantıksız ve doğru olmayan bir yaklaşımdır. Bu Cumhurbaşkanımız hakkında söylenmiş bir yalandır.
— Ömer Çelik (@omerrcelik) May 19, 2021
«Constructif, solidaire et encourageant»
«Ce sont des meurtriers, à tel point qu'ils tuent des enfants de six ans», a lâché le Président turc, cité par le journal Hurriyet. Il a également évoqué les «mains pleines de sang» de Joe Biden avec lesquelles il «écrit l’histoire», et à qui il reproche son soutien diplomatique à Israël. M.Erdogan a également affirmé qu'un «Premier ministre juif» lui avait dit lors d'une visite d'État en Turquie qu'il aimait tuer des Palestiniens.
Dans son tweet, la Confédération juive de Turquie, pays qui compte environ 15.000 Juifs, a déclaré qu'elle ne pouvait souscrire aux allégations selon lesquelles le dirigeant turc était antisémite.
«Au contraire, il a toujours été constructif, solidaire et encourageant envers nous», affirme le tweet.
À l’heure des violences entre Israël et le Hamas, montées d’un cran le 10 mai, Washington maintient son soutien traditionnel à l’État hébreu et à son droit «à se défendre». Le conflit risque d’envenimer davantage des relations déjà tendues entre les États-Unis et la Turquie, membres de l'Otan.
Depuis la violente reprise des hostilités à Gaza, plus de 3.000 roquettes ont été tirées depuis l'enclave palestinienne contre le territoire israélien, dont plus de 1.200 ont été interceptées. Au moins 10 personnes ont été tuées et une cinquantaine gravement blessées en Israël. Côté palestinien, le nombre de morts dans les frappes israéliennes a atteint 213, dont 61 enfants, et près de 1.400 personnes ont été blessées.