Les consommateurs de crack du quartier Stalingrad, à Paris, chassés par des habitants excédés, ont été provisoirement déplacés depuis lundi 17 mai au soir dans un parc voisin, rapporte l’AFP. Il s’agit des jardins d’Éole, dont les travaux d’aménagement ont eu lieu en 2006 et coûté environ 13 millions d’euros.
«Il s'agit de ne plus permettre aux toxicomanes de squatter en soirée sur Stalingrad, mais sur la partie haute des jardins d'Éole qu'ils occupent déjà pendant la journée», explique à l’AFP une source policière, précisant que ce parc «fermera plus tardivement, à 01h00 du matin, un horaire qui pourra être amené à évoluer».
«Ce n'est pas un site inconnu pour eux, c'est l'un des secteurs de Paris avec le moins de riverains, cela va impacter beaucoup moins de gens qu'à Stalingrad», ajoute la source pour justifier cette décision prise à la suite d’un «long travail de plusieurs mois avec la mairie de Paris».
Selon l’AFP, des policiers assureront la sécurité aux abords du parc lors de sa fermeture afin de prévenir les bagarres, et dans le quartier de Stalingrad afin d’empêcher une réinstallation éventuelle pendant la nuit. «Il s'agit d'une solution provisoire», insiste la même source auprès de l’agence.
Ce déplacement a eu lieu vers le parc de 4,2 hectares, à cheval entre les XVIIIe et XIXe arrondissements de la capitale, considéré comme «un projet important et très attendu dans un quartier où il existe peu d’espaces verts», selon un communiqué de la ville de Paris.
Une opération engagée par Darmanin
La lutte contre le trafic de drogue a été remise à l’ordre du jour après l’assassinat d’Éric Masson. L’attention a été finalement portée sur le quartier de Stalingrad, particulièrement touché par ces problèmes de toxicomanie. Lassés de l’inaction des pouvoirs publics, les riverains ont même recouru ces derniers jours aux tirs de mortiers d'artifice pour tenter de faire fuir les dealers.
Pour y mettre fin, Gérald Darmanin a adressé lundi 17 mai un courrier, consulté par BFM Paris, au député Mounir Mahjoubi proposant une opération «dans les prochains jours» pour éloigner dealers et consommateurs de cracks.
Le ministre indique réfléchir à «faire migrer la scène ouverte vers un autre lieu parisien, de façon conjointe avec la ville de Paris, en menant une opération contraignante vis-à-vis des toxicomanes et des associations qui les accompagnent», assurant que «ce nouveau lieu serait occupé provisoirement avec une nouvelle évacuation au bout de quelques mois».