Les mouvements palestiniens n’envisagent pas d’attaques contre Israël à partir du territoire libanais, a affirmé à Sputnik le porte-parole du bureau politique du Fatah au Liban, Mahmoud Saïd.
«Notre confrontation avec l'ennemi israélien est longue et, à un moment donné, elle avait lieu sur le territoire libanais. Mais nous avons trouvé une solution palestinienne conjointe selon laquelle cette confrontation doit se situer à l'intérieur de la Palestine. Aussi, pensons-nous que toute discussion sur des hostilités lancées depuis les frontières de pays arabes n'est pas de mise», a-t-il indiqué.
Toujours selon Mahmoud Saïd, toute opération militaire engagée de l'extérieur de la Palestine doit être entièrement coordonnée avec les alliés arabes et ne pas être une initiative palestinienne.
«Il est évident que les mouvements palestiniens au Liban ont une position commune sur la confrontation avec l'ennemi en Palestine», a poursuivi Mahmoud Saïd.
Cisjordanie et bande de Gaza
Évoquant la position du Fatah sur une éventuelle ouverture d'un front depuis la Cisjordanie, il a expliqué que le front n'y avait jamais cessé d'exister, mais qu'il différait de celui de la bande de Gaza.
«En Cisjordanie, la situation est différente et les possibilités sont autres. Nous, dans le mouvement du Fatah, nous réaffirmons notre droit de résister à l'occupation dans toutes ses manifestations et par tout moyen», a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, le Fatah considère Jérusalem comme la capitale de la Palestine et, de ce fait, comme le centre de confrontation avec Israël, étant donné que les tentatives d'expulsion de familles arabes de Jérusalem-Est sont inacceptables et doivent cesser.
Mouvements palestiniens
Les médias libanais avaient précédemment affirmé que les mouvements palestiniens avaient interdit aux formations armées dans les camps palestiniens de mener quelque opération que ce soit contre Israël à partir du territoire libanais. Cet ordre fait suite à un appel approprié lancé par le Hezbollah libanais aux mouvements palestiniens.
Les deux grands mouvements palestiniens sont le Fatah du Président palestinien Mahmoud Abbas et le Hamas qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.
Affrontements
La situation à la frontière entre Israël et la bande de Gaza s'est aggravée le 10 mai dans la soirée. Depuis le début de l’escalade des tensions, plus de 3.000 roquettes ont été tirées depuis l'enclave palestinienne contre le territoire israélien, dont plus de 1.200 ont été interceptées. Selon les dernières informations, les tirs ont fait 10 tués et une cinquantaine de blessés graves en Israël. Le nombre de Palestiniens tués dans les frappes israéliennes atteint 220 dont 58 enfants.
Le Hamas a soumis le territoire israélien à des tirs après les affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens à Jérusalem-Est le 8 mai. Les troubles ont éclaté près de l’esplanade des Mosquées et dans le quartier de Cheikh Jarrah, à majorité palestinienne, où une menace d’expulsion pèse sur plusieurs familles arabes. La justice israélienne a pourtant annoncé dès le 9 mai le report d'une audience, qui était prévue pour le lendemain, sur le sort de ces familles, le dossier s’étant retrouvé au cœur de violentes manifestations.