Interrogé ce dimanche 16 mai par le Journal du dimanche (JDD), Jérôme Salomon s'est dit «raisonnablement optimiste» à trois jours de la prochaine étape du déconfinement progressif, appelant néanmoins à la prudence pour ne «pas rater les derniers kilomètres du marathon».
En effet, la France est loin d’avoir définitivement vaincu l’épidémie comme l’ont montré samedi 15 mai les 15.685 nouvelles infections par le coronavirus en une journée, plus du double du chiffre de vendredi (7.025). Le directeur général de la santé (DGS) avertit lui-même que 20 départements affichent toujours un taux d'incidence supérieur à 200 et même la région Île-de-France à 250.
Mais à en juger par «l'ensemble des paramètres», il note que «c'est le bon moment» pour passer à la prochaine étape du déconfinement.
«Trois éléments de contexte sont favorables: un taux de reproduction du virus inférieur à 0,8; une météo plus clémente; l'avancée de la vaccination, avec un rythme six fois plus élevé qu'en février», précise-t-il, saluant «le comportement quotidien des Français [qui] porte ses fruits et influe sur le retour à une vie plus normale».
Selon lui, le succès de la prochaine étape du déconfinement progressif dépendra du respect des mesures barrières et des protocoles. «Les prochaines semaines sont cruciales, et l'exemple de l'Espagne prouve qu'il ne faut pas se relâcher trop vite».
«Les Français ont envie de passer un bon été, de se retrouver dans la prudence, pour ne pas tout gâcher. Ils se font déjà tester davantage, et les jeunes vont pouvoir se faire de plus en plus vacciner en vue des vacances. Quant aux professionnels, ils font preuve de sérieux et d'engagement. Personne n'a envie de revenir en arrière».
Une quatrième vague arrivera-t-elle?
Comme la France «dépend de ce qui se passe dans le monde», le directeur général de la santé n’exclut pas une quatrième vague de la pandémie, assurant qu’il faut rester «attentifs à l'émergence possible de mutations à l'étranger et aux flux de voyageurs issus de pays en liste rouge».
Selon lui, pour la prévenir, il faudra atteindre l'immunité collective, laquelle ne sera possible que grâce à la vaccination qui porte déjà ses fruits.
«Cet effort historique – 28 millions de doses injectées en quatre mois – a déjà un effet sur les hospitalisations et les admissions en réanimation. Plus d'un adulte sur trois a reçu une première dose et un sur six est entièrement vacciné. Et ça va s'accélérer: on devrait recevoir plus de 30 millions de doses en juin, contre 12 en avril. Même avec une injection, la transmission du virus est freinée».
La deuxième étape du déconfinement progressif
Selon un calendrier progressif de déconfinement en quatre étapes annoncé le 29 avril par Emmanuel Macron dans une interview à la presse quotidienne régionale, la deuxième étape du déconfinement débute le 19 mai avec le couvre-feu repoussé à 21 heures et la réouverture des commerces, des musées, des salles de cinéma, des théâtres et des terrasses.
Il y aura pourtant des jauges limitées, fixées au maximum à 800 personnes à l’intérieur et 1.000 à l’air libre. Les tables de restaurants seront limitées à six personnes. Les rassemblements seront limités à 10 personnes et le télétravail toujours maintenu. Les gestes barrières et la distanciation physique sont toujours à respecter.