Plaisanter, prier, trembler: le quotidien des Israéliens dans les bunkers

© REUTERS / Amir CohenUn immeuble endommagé par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, à Ashkelon, le 11 mai 2021
Un immeuble endommagé par une roquette tirée depuis la bande de Gaza, à Ashkelon, le 11 mai 2021 - Sputnik Afrique, 1920, 15.05.2021
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D’une alerte à l’autre, les Israéliens se précipitent presque tous les jours aux abris anti-aériens. Des habitants de différentes villes d’Israël racontent à Sputnik ce qui se trouve dans ces refuges et ce qu’ils font lors des pilonnages.

Après la flambée de tensions lundi soir, les tirs de roquettes se poursuivent presque sans discontinuer contre diverses villes d’Israël, qui réagit à son tour. Quelque 1.800 roquettes ont été envoyées depuis la bande de Gaza vers le territoire israélien depuis le début de la semaine et des centaines d’avions de Tsahal ont mené des raids contre l’enclave.

Ashkelon

Alla habite dans la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, où les sirènes d’alerte s’activent à plusieurs reprises pendant la journée. L'une des chambres de leur maison est construite comme un abri anti-aérien, explique-t-elle à Sputnik.

Dans les pièces de ce genre, les murs sont renforcés, les fenêtres fermées par des volets en fer. Alla énumère le mobilier: une table, une petite coiffeuse, une carte du monde accrochée au mur et, le plus important, des lits pour qu’une famille avec plusieurs enfants puisse y passer la plupart de la journée.

«Pendant la nuit, nous avons couru [dans les bunkers], puis l'électricité a été complètement coupée. Hier, pour la première fois de ma vie, je pensais, assise, si une roquette allait frapper [la maison] ou non», confie Alla.

Dans les moments d’accalmie, les habitants de la ville se précipitent au magasin pour acheter de la nourriture.

Tel Aviv

Les habitants de Tel Aviv ne sont pas habitués à entendre les sirènes. Les tirs de roquettes se sont produits lorsqu’Avi était chez un ami. L’abri se trouvait dans cet immeuble dans la cage d'escalier.

«Mon ami vient de déménager, donc nous sommes sortis dans les escaliers et avons commencé à faire connaissance avec les voisins. Tout le monde a essayé de rester calme et positif. Nous avons essayé de distraire les enfants du bruit des explosions et des tremblements à la maison», indique-t-il à Sputnik.

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Ensuite, les sirènes se sont redéclenchées quand Avi était chez lui, dans un bâtiment avec le même type de refuge. Il gardait ses vêtements et clés près du lit pour pouvoir sortir rapidement. Pris de panique, ses voisins ont oublié leurs clés et leur porte s'est refermée. Avi les a invités chez lui quand l’alerte est passée.

La porte d'entrée de leur bâtiment restait ouverte pour que les passants puissent entrer et se cacher avec tout le monde, a-t-il ajouté.

Kfar Saba

L'abri anti-bombe de l’immeuble d’Alex, à Kfar Saba, se trouve au sous-sol. Sa porte d’entrée est lourde, en fer, et à l'intérieur ont été placées plusieurs chaises et une table avec de l'eau, des chips, des biscuits et des coloriages pour les enfants.

«Quand nous rejoignons nos voisins la nuit, tout se passe très calmement, les gens essaient de plaisanter. Un de nos voisins s’inquiète beaucoup et commence à prier, nous sommes silencieux en ce moment», a-t-elle raconté à Sputnik.

Selon elle, tout le monde est très inquiet, mais essaye de contenir ses émotions pour ne pas effrayer les enfants. Pour garder le moral, les habitants ont accroché des affiches avec les mots «Le peuple d'Israël vit» dans le bunker.

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